Brexit, Donald Trump… Autant de résultats inattendus qui ont poussé la presse étrangère à suivre de près le premier tour de l’élection présidentielle française. Pour la plupart des médias étrangers, il reflète la défaite des partis traditionnels français.
« New French Revolution », la nouvelle révolution française. Rien que ça. Le Daily Mail, quotidien d’outre-Manche, ne mâche pas ses mots. Pour le journal britannique, les « Français ont tourné le dos à l’’establishment politique’ ». Un avis partagé par la plupart des journaux étrangers. Selon le quotidien belge Le Soir, la lourde défaite du Parti socialiste (6,3% des voix) et une troisième place pour le candidat républicain sont les preuves que les Français « ont fait leur révolution, balayant, à la Trump, les partis et les hommes politiques traditionnels, de gauche comme de droite, pour mettre face à face deux personnalités hors système ».
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La Une du Daily Mail de ce lundi.
« Nouvelle Révolution Française »#frenchelection #ElectionPresidentielle2017 #JeVote #Avoté pic.twitter.com/AmTPtQFuTv— Nico Non Officiel (@Monsieur_Nico) 23 avril 2017
La déroute des partis traditionnels
« La France, entre le centrisme d’Emmanuel Macron et le radicalisme de Le Pen », peut-on lire sur la Une de ABC en version espagnole. Le quotidien mexicain El Universal quant à lui, analyse aussi ces résultats comme un vote contre l’etablishment politique français. Le New York Times et The Economist insistent sur la défaite des deux partis au pouvoir depuis les cinquante dernières années, le PS et les Républicains :
« Les bons résultats de M Macron et Mme Le Pen montrent combien ils ont retourné la politique française, et comment les électeurs ont rejeté le traditionnel et de centre-gauche Parti socialiste et le parti de centre-droit Les Républicains, qui ont dominé le paysage politique pendant des décennies. »
French voters face a stark choice between two untested, and wholly divergent, outsiders #econarchive https://t.co/4wgO6reRMv
— The Economist (@TheEconomist) 24 avril 2017
Une analyse partagée par Der Standart, un journal autrichien, pour qui le résultat du second tour est encore imprévisible. La seule certitude: “La Ve république est ébranlée jusque dans ses fondements. Car Macron et Le Pen ont quelque chose en commun : tous deux se tiennent en dehors des deux familles politiques qui, depuis soixante ans, façonnaient la vie politique française. Les conservateurs et les socialistes sont à terre. Les gagnants du premier tour se sont tous deux imposés par K.O.”, peut-on lire sur le site de Courrier international.
Une petite pensée pour Jean-Luc Mélenchon, « le gagnant moral » pour El Pais. Le quotidien espagnol souligne la « prouesse » du candidat de la gauche anti-libérale, qui a réalisé le triple des voix du Parti socialiste au pouvoir. Avec 19,6% des voix, l’insoumis a réussi à égaler les scores du Parti communiste dans les années 1970, rappelle le journaliste espagnol.
La fin de la vague populiste
Le Time britannique estime lui que la qualification d’Emmanuel Macron au second tour est une bonne nouvelle pour l’Europe, et un « peu moins pour Moscou ». Le site espagnol ABC va même plus loin, en avançant que le Kremlin aurait même « peur d’une victoire du candidat réformiste Emmanuel Macron ». Pour le quotidien économique belge l’Echo, la qualification de l’ex-locataire de Bercy « rassure les marchés. Les indices actions progressent, tout comme les bancaires, l’euro et les obligations françaises. »
El Kremlin teme la victoria del candidato reformista Macron https://t.co/ytZhb9TlMv
— ABC.es (@abc_es) 24 avril 2017
Du côté de l’Océanie, The Australian voit le second tour comme un choix entre « le patriotisme ou la mondialisation », soulignant le caractère inédit des résultats. The Economist, quotidien anglais, s’interroge sur la capacité des Français: “Le 7 mai sera un test crucial: cette démocratie progressiste occidentale saura-t-elle renverser la tendance et tenir tête au populisme nationaliste ?” Ce pour quoi le journal économique semble optimiste. En espérant que les Français aussi.
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