Avec la création d’un musée entièrement dédié aux mangas, jeux vidéo et films d’animation, le Japon donne l’exemple en matière de reconnaissance des nouvelles pratiques artistiques.
A quoi devrait ressembler le musée du XXIe siècle ? En annonçant la création prochaine d’un musée dédié à la culture pop nippone, le Premier ministre japonais, le sulfureux Taro Aso, connu pour son goût immodéré pour les mangas, lance une piste de réflexion passionnante. Implanté à Tokyo, il rassemblera mangas, vidéos ou films d’animation.
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Bien conscient de l’attrait considérable que constitue aujourd’hui cette culture chez les jeunes Japonais mais aussi pour toute une nouvelle génération biberonnée à la japanime et au cosplay, ce musée pilote a le mérite de poser la question de la reconnaissance de ces nouvelles pratiques trop souvent minorées. Les artistes contemporains l’ont d’ailleurs bien compris qui, au-delà de l’empire du Soleil-Levant, ont intégré au sein de leurs travaux l’esthétique manga et les dessins animés. Pour exemple, le projet collectif phare de Pierre Huyghe, Philippe Parreno, ou Liam Gillick qui, dans les années 90, rachètent les droits d’un personnage virtuel, Ann Lee, et le “réaniment” à travers toutes sortes de péripéties. Même démarche pour ces artistes internationaux émergés au tournant des années 2000 qui se sont emparés des codes et de l’esthétique des jeux vidéo et jeux de rôle (les Français Giraud et Siboni par exemple, avec leur jeu de rôle militaire hyperréaliste, ou l’artiste suédois Tobias Bernstrup et son jeu vidéo interactif inspiré d’un centre commercial à Tokyo).
Alors que Kyoto a ouvert en 2006 le premier musée international du Manga qui présente une collection de 200000 mangas et produits dérivés et permet de réintégrer au sein d’une histoire longue de plus i e u r s siècles ce qui a trop longtemps été considéré comme un passe-temps pour ados attardés, le futur musée de Tokyo s’annonce déjà comme un projet faramineux, avec une surface d’exposition de 10000 mètres carrés et un budget de 90 millions d’euros que le Parlement japonais doit encore valider.
En attendant, c’est à Paris, à l’occasion du festival Japan Expo, qui fête cette année ses 10 ans et ouvrira le 2 juillet, que les “nippon addicts” pourront découvrir les dernières tendances en matière de jeux vidéo, arts martiaux, J-Music, manga, karaoké, mode ou animation.
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