La Colombie prend un nouveau départ avec l’investiture de Gustavo Petro, premier président de gauche du pays, et de sa vice-présidente afro-colombienne Francia Márquez, entré·es en fonction ce dimanche 7 août.
Hier, dimanche 7 août, a été un jour historique et révolutionnaire pour la Colombie. Gustavo Petro, économiste et ex-guérillero, élu en juin dernier après une campagne présidentielle mouvementée face aux partis conservateurs, a prêté serment sur la place Bolivar à Bogotá pour un mandat de 4 ans – ayant gagné le soutien d’une majorité de gauche au Congrès.
Il devient ainsi le premier président de gauche à être élu à la tête du pays. De quoi susciter bien des espoirs pour des électeur·trices frustré·es par la montée de la pauvreté et des violences. Gustavo Petro s’est donné pour mission de faire avancer les réformes grâce à un gouvernement mixte, avec des femmes à la tête de plusieurs ministères. Et surtout, Francia Márquez – féministe et écologiste issue d’un milieu modeste – devient la première vice-présidente afro-colombienne d’un gouvernement jusqu’ici toujours mené par des élites masculines blanches.
Un programme ambitieux
Lors de son discours d’investiture, Gustavo Petro a déclaré souhaiter la “fin de la guerre anti-drogues”, lui préférant une réelle politique de prévention à la consommation, ainsi qu’un retour à la paix dans le pays. Il propose également une “nouvelle convention internationale” avec les États-Unis, entre autres, ainsi que des accords de paix avec les groupes armés, avec pour objectif clé de faire cesser les querelles meurtrières entre le gouvernement, les trafiquants de drogue et les groupes rebelles. Dans un pays qui est le premier producteur de cocaïne au monde, où, en quarante ans de lutte anti-drogues, “un million de Latino-Américains” ont été assassinés, et où, également, 70 000 Nord-Américain·s succombent “chaque année à des overdoses”, selon les dires du nouveau président, le chantier s’annonce colossal.
Parmi les autres points-clés de son programme, Gustavo Petro déclare également vouloir réduire la dette extérieure pour la “transformer en actions concrètes” pour le climat, et créer un fonds international pour protéger l’Amazonie. Un programme prometteur, pour celui qui ambitionne de mettre fin aux “lignées condamnées à cent ans de solitude”, évoquées par le célèbre écrivain colombien Gabriel García Márquez et citées dans le discours du nouveau président.