Alors qu’une correspondante à Pékin de l’hebdomadaire L’Obs va être expulsée par la Chine, le parlement chinois a voté dimanche une loi novatrice, interdisant toute forme de violence conjugale, autant physique que psychique. Cette loi ne s’applique pas seulement aux couples mariés, mais aussi aux familles et aux concubins. La violence conjugale, un tabou en Chine Cette “petite révolution culturelle”, […]
Alors qu’une correspondante à Pékin de l’hebdomadaire L’Obs va être expulsée par la Chine, le parlement chinois a voté dimanche une loi novatrice, interdisant toute forme de violence conjugale, autant physique que psychique. Cette loi ne s’applique pas seulement aux couples mariés, mais aussi aux familles et aux concubins.
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La violence conjugale, un tabou en Chine
Cette « petite révolution culturelle », selon les termes de TV5 Monde, a lieu dans une société chinoise très patriarcale, qui estimait, jusqu’en 2001, que la violence du conjoint n’était pas une raison raisonnable pour divorcer. Amendée en 2001, la loi sur le mariage interdisait pour la première fois la violence conjugale, mais restait inachevée, ne donnant pas de définition légale de la violence. Désarmées, les victimes de violence portent ainsi peu plainte, avec moins de 50 000 plaintes chaque année. Pourtant, selon les chiffres de la Fédération des femmes de toute la Chine, association émanant du parti communiste chinois, une femme chinoise mariée sur quatre est victime de violence conjugale.
La loi votée le 27 décembre devrait toutefois résoudre, au moins en partie, ces problèmes. Elle permet aux victimes de violence de déposer une ordonnance qui peut forcer l’agresseur à sortir de la maison. La justice aura alors 72 heures pour se prononcer sur une mesure d’éloignement. Quant à la police, une fois la loi entrée en vigueur en mars 2016, elle sera obligée de donner suite aux plaintes, dès qu’elles seront déposées.
Une loi incomplète
Dans une Chine encore très conservatrice, la loi n’est pas exempte de critiques. Tandis qu’elle omet de mentionner les violences sexuelles (et ne les définit donc pas explicitement comme des violences à proprement parler), les couples homosexuels ne sont pas concernés par la loi. A la question « la loi s’étendrait-elle aux concubins homosexuels ? », le membre de la commission des lois du Parlement Gui Linmao a répondu à la négative, arguant que le parlement n’a pas encore constaté de cas de violences entre couples homosexuels.
Si, dans les grandes villes chinoises, des couples gays n’hésitent plus à se montrer au grand jour, l’homosexualité reste vue comme « anormale », et les couples homosexuels ne sont toujours pas reconnus légalement. Bien que l’homosexualité ne soit pas illégale, elle est en rupture avec la tradition confucéenne chinoise. La culture chinoise donne en effet une grande importance au fils, destiné à être l’héritier de la famille. Et le fait d’être gay peut ainsi être un obstacle à la perpétuation de la succession familiale, les gays n’ayant pas le droit d’adopter en Chine.
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