Après la publication sur Facebook le 10 mai dernier d’une tribune de Ségolène Royal sur l’esclavage citant un auteur qui n’a jamais existé et la polémique qui s’en est suivie, sa conseillère Sophie Bouchet-Petersen, répond aux questions des Inrocks.
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Le 10 mai, Ségolène Royal met en ligne un article sur l’esclavage, sur sa page Facebook. En citant un Léon-Robert de l’Astran, un humaniste du XVIIIè siècle. Hier on a découvert qu’il n’avait jamais existé… Que s’est-il passé?
L’esclavage est un sujet qui me tient particulièrement à coeur et sur lequel Ségolène Royal s’est exprimée plusieurs fois. Comme d’autres conseillers, je lui fais part régulièrement de mes lectures ou de mes découvertes. Là je suis tombée sur ce Léon-Robert de l’Astran.
Pourquoi a-t-il retenu votre attention?
Je découvre que ce jeune humaniste des Lumières refuse d’utiliser les bateaux hérités de son père pour le trafic des esclaves. Je me dis c’est super. C’est l’histoire d’un héros positif et en plus il est de la région! L’histoire était jolie, le récit enchanteur, il m’a enchanté.
Ca ne vous a pas paru gros?
Je fais mon mea culpa, je n’ai pas cherché plus loin. Je plaide coupable mais j’ai quelques circonstances atténuantes. Je ne suis pas la seule à être tombée dans le panneau. Tous les sites liés à la région en parlent et cette histoire locale, ce mythe devrais-je dire, circule depuis des années. J’en avais d’ailleurs déjà eu connaissance, il y a un an et demi. Tout le monde en Poitou-Charentes ou tous ceux qui s’intéressent à la région connaissent cette figure locale. A tel point qu’un étudiant de la région a décidé de faire un mémoire dessus.
C’est d’ailleurs par ce jeune chercheur que vous découvrez le pot aux roses…
C’est en effet grâce à lui que tout le monde découvre que ce Léon-Robert de l’Astran n’existe pas. Un historien-bibliothécaire de la Rochelle, sollicité par ce jeune chercheur, commence à faire des recherches. Il s’aperçoit que cet humaniste n’a jamais existé et que tout ça n’est qu’un mythe. Je l’avoue, je n’ai pas fait de recherches aux archives. Je ne suis pas historienne, j’ai juste repris ce mythe qui me plaisait. Mais ça m’apprendra!
Quelle a été la réaction de Ségolène Royal?
Elle a ri. Elle trouve ça anecdotique. J’en ris aussi aujourd’hui mais je dois avouer qu’il y a encore quelques heures je ne faisais pas la fière. Car je ne voudrais pas que ces quelques lignes occultent ce sujet qui est des plus sérieux. Mais au moins aurons-nous, par cette histoire, permis la distinction entre un mythe local et l’histoire. D’ailleurs, si Ségolène Royal n’en avait pas parlé, personne ne l’aurait su. Mon erreur a donc au moins servi à ça!
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