Les Chinois y ont envoyé une sonde, les Japonais de la société Shimizu veulent y produire de l’électricité et les Américains y entretenir un potager. Le rêve lunaire est de retour.
Depuis Neil Armstrong, Buzz Aldrin et celui dont on ne se souvient jamais du nom, Michael Collins, l’engouement pour le satellite de la Terre était un peu passé de mode. On a pourtant encore envoyé des hommes en fouler la surface. Mais le grand pas avait déjà été franchi et il faut maintenant recourir à Google pour citer le nom d’un membre des équipages d’Apollo 15, 16 ou 17, derniers explorateurs lunaires.
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Ces héros américains à l’ancienne ont disparu de la mémoire collective. Ils ont marché dessus, d’accord, on a vu, merci. Nous sommes blasés de la conquête spatiale, à force de déconvenues et d’ambitions déçues. On a compris que la mer de la Tranquillité, malgré sa poésie, n’était qu’une vaste étendue poussiéreuse et inhospitalière où l’on ne pourra jamais évoluer que vêtu d’une combinaison spatiale inconfortable.
La lune, fantasme de l’Homme
Depuis que l’homme sait montrer la Lune du doigt, le rêve d’y aller ne l’a jamais quitté. La légende raconte qu’au XVIe siècle, le Chinois Wan Hu a tenté le voyage. Son invention avait la simplicité qui caractérise les plus grandes découvertes. Un siège, quarante-sept fusées bien fixées, quarante-sept assistants pour allumer les quarante-sept mèches. Trois, deux, un… Fumée, explosion et plus de Wan Hu, ni de siège. Les désagréables sceptiques racontent qu’homme et fauteuil ont été atomisés. Mais si, finalement, Wan Hu s’était bel et bien retrouvé là-haut ? Nul ne peut en jurer. Quoi qu’il en soit, en hommage, un cratère de l’astre porte désormais son nom. L’idée de Jules Verne, au XIXe siècle, était du même type : envoyer, grâce à un canon, un gros obus habité par trois hommes, de la Terre à la Lune. Mais voilà, une fois la cible atteinte en 1969, l’enthousiasme s’est tassé.
Il semble que la destination séduise à nouveau ces jours-ci. La sonde chinoise Chang’e-3 s’y est posée le 14 décembre, avec, à son bord, le véhicule d’exploration Yutu (“Lapin de jade”), qui enverra des images en 3D. Après les robots, suivront les taïkonautes. La Chine teste en ce moment Lunar Palace 1, un simulateur de base lunaire.
L’Eldorado lunaire
Les Japonais ont eux aussi des visées extraterrestres. La société Shimizu projette d’installer d’ici 2035 des panneaux solaires autour de la Lune pour régler l’insoluble problème de la nuit qui tombe et nous empêche de produire 24 heures sur 24 de l’électricité propre. Une fois captée, l’énergie solaire sera transmise par micro-ondes à des centrales terrestres qui se chargeront de distribuer la manne électrique.
Les Américains, eux, reprennent pelles, bêches et arrosoirs pour y cultiver des plantes. Lors de leur prochaine exploration lunaire, ils prévoient d’envoyer des graines de navet et du basilic afin d’étudier la possibilité pour les futurs colons de cultiver un potager. 384 000 kilomètres nous séparent d’elle, mais la Lune a repris son statut d’Eldorado et ne nous a jamais paru si proche : nous y retournerons bientôt. A pieds joints, cette fois.
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