A l’occasion du premier tour des législatives, le groupe d’action féministe La Barbe a tenté hier soir d’investir le QG de l’UMP. Les militantes entendaient dénoncer le non respect par le parti de la règle de la parité.
Dimanche, 20 heures. Alors que les médias dévoilent les premiers résultats des élections législatives, douze membres du groupe d’action féministe La Barbe tentent d’investir le siège de l’UMP, dans le XVe arrondissement de Paris. Déguisées en militantes, les jeunes femmes sont finalement recalées par le service de sécurité et se postent devant le bâtiment, brandissant des pancartes sur lesquelles on peut lire « La domination masculine n’a pas de prix » ou encore « La Barbe ! ».
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Pour le groupe habitué des actions de ce genre – il s’était récemment illustré sur les marches du Festival de Cannes en dénonçant l’absence de réalisatrice dans la sélection officielle – il s’agissait de pointer du doigt le non-respect par le parti politique de la loi sur la parité.
Cette année, en effet, près de 75 % des candidats UMP aux élections législatives sont des hommes. On est donc loin, bien loin, de la parité réclamée par la législation française. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’UMP est épinglée pour ne pas avoir respecté cette règle : depuis 2007, le parti a déjà subi plus de 20 millions d’euros de retenue sur dotation. Le 21 mai dernier, invité de RMC et de BFM TV, Jean-François Copé avait reconnu ne pas respecter la loi, assumant une « décision (…) qui nous coûtera en termes d’amende”. Mais pour le secrétaire général de l’UMP, cette sanction se justifie par un enjeu plus important : “Avoir le maximum de députés.”
Des propos qu’Ilana Eloit, militante au sein du groupe féministe, n’accepte pas :
« Ce qui nous a choqué, c’est que Jean-François Copé déplore le fait de payer des amendes mais pas celui de ne pas respecter la loi sur la parité. Il n’a pas du tout assimilé l’esprit de cette loi. Le problème, c’est que les partis voient les amendes comme une alternative au respect de la parité, ce qui permet de les déculpabiliser.»
Paralèllement à la flash mob d’hier, La Barbe a lancé sur internet une souscription avec une monnaie fictive, l’érectile, pour aider les partis politiques à faire face à ces sanctions financières. Le but ? Dénoncer de manière ironique « le sexisme des plus grands partis politiques français qui n’hésitent pas à perdre des millions pour garder une majorité d’hommes sur leurs listes électorales. » Le groupe a par ailleurs déjà prévu de nouvelles actions pour le second tour.
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