En Grande-Bretagne, des groupes féministes sont préoccupés par la possibilité que des personnes transgenres puissent utiliser des espaces unisexes. Ils craignent notamment que des hommes occupent des espaces réservés aux femmes en se faisant passer pour des personnes transgenres.
Dans le parc de Hampsted Heath, au nord de Londres, l’accès à un étang a créé une sérieuse polémique en Grande-Bretagne depuis le début de l’année 2018. Cet espace est exclusivement réservé aux femmes, aucun homme ne peut s’y baigner. Depuis février, celui-ci est également ouvert aux femmes transgenres. Une décision qui ne plait pas à tout le monde.
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« Se trouver aux prises avec une personne dotée d’un pénis »
En mars dernier, pour protester contre cette mesure, des femmes portant de fausses barbes ont surgi dans l’étendue d’eau réservée aux hommes un peu plus loin. Cette manifestation a été organisée par le collectif « Man Friday » dirigée par Amy Desir. « La présence des personnes transgenres change l’atmosphère. L’étang des femmes est un endroit où les femmes viennent nager avec leurs filles dans un environnement sans hommes. Elles doivent pouvoir se baigner seins nus sans se trouver aux prises avec une personne dotée d’un pénis », justifie-t-elle au Guardian, des propos relayés par Le Monde. Selon la militante, la municipalité de Londres a pris cette décision sans faire une évaluation de l’impact sur l’égalité, « ce qui signifie qu’aucune femme n’a été consultée ».
Pour Amy Desir, ces changements rendront plus facile « pour les hommes prédateurs de s’approprier les espaces, les services et les postes des femmes ». Des habituées de l’étang ont notamment confié leur peur que des hommes, viennent occuper les espaces en se faisant passer pour des transgenres. « La dernière chose que les jeunes filles veulent, c’est de regarder derrière elles et de voir un homme qui se fait passer pour une femme afin de les regarder », assure Julie Bindel, nageuse régulière dans l’étang, au journal Independent.
Seize semaines de concertations sur le genre
Le débat s’étend cependant plus loin qu’un simple étang, le collectif « Man Friday » s’oppose également à la simplification de la procédure permettant le changement de sexe sur son état civil. Celui-ci proteste contre le fait d’auto-certifier son genre sans avoir à subir des contrôles médicaux, une mesure cependant pas encore mise en place. Les militants transgenres jugent quant à eux la loi de 2004 sur la reconnaissance du genre (Gender Recognition Act) trop intrusive et médicalisée, comme le rapporte Le Monde. Ceux-ci souhaitent pouvoir changer de sexe en signant une simple déclaration, comme c’est le cas au Danemark ou en Belgique.
Le 3 juillet, le gouvernement britannique a lancé une consultation sur seize semaines concernant le processus de changement de statut pour les personnes transgenres. Pour l’instant, les personnes transgenres doivent obtenir deux rapports médicaux pour changer de sexe sur leur certificat de naissance. La ministre chargée des femmes et des égalités, Penny Mordaunt, a déclaré : « Nous voulons aider les gens à s’épanouir et à mener leur vie quotidienne, en vivant dans le genre qu’ils choisissent sans intrusion ou peur de l’humiliation ».
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