L’association L214 éthique et animaux a diffusé une nouvelle vidéo ce mercredi 19 août. Filmées dans un élevage de canards reproducteurs dans le Pays basque, les images sont glaçantes.
Canards en état de putréfaction, bâtiment délabré, sol recouvert d’excréments, asticots par milliers… La dernière enquête de l’association L214 tournée dans un élevage de canards reproducteurs pour le foie gras à Lichos, dans les Pyrénées-Atlantiques, est insoutenable.
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https://twitter.com/L214/status/1296312655360274433
« En 15 ans d’enquêtes de terrain, jamais je n’avais vu une situation pareille ! », a déclaré Sébastien Arsac, porte-parole de L214. Il dénonce une « véritable bombe sanitaire » que compose « cette accumulation de déjections, de crasse et de cadavres en décomposition ».
L’organisation de défense des animaux a immédiatement porté plainte pour actes de cruauté sur les animaux, abandon et atteintes à l’environnement auprès du tribunal de grande instance de Pau. Alors que « rarement, dans un élevage, les images ont été aussi révoltantes et répugnantes », elle réclame la fermeture définitive de l’entreprise mise en cause qui fournit la filière d’indication géographique protégée (IGP) « foie gras du Sud-Ouest ».
Des “dérives inacceptables”
C’est un ancien salarié lanceur d’alerte qui a mis L214 sur la piste de cet élevage où les mâles reproducteurs sont des canards de Barbarie et les femelles des cannes de Pékin. Les inséminations artificielles réalisées donnent ensuite naissance à des canards mulards, hybrides stériles qui vont, eux, produire le foie gras.
Dans la pétition publiée en même temps que la vidéo, l’association exige « un audit général des élevages de reproducteurs et des couvoirs de la filière foie gras » sur le modèle de celui réalisé en 2016, par Stéphane Le Foll – alors ministre de l’Agriculture – dans les abattoirs d’animaux de boucherie.
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La réaction du ministère ne s’est pas fait attendre. Dans la nuit du 19 au 20 août, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, a « diligenté une enquête, complétée par une visite vétérinaire ». Il a également annoncé « une mise en demeure de l’exploitation pouvant conduire à la suspension ». Dans un tweet, il a dénoncé des “dérives inacceptables » mais a rappelé qu’elles étaient « isolées et individuelles ».
(1/3) Dès que j’ai eu connaissance de la situation dans l'élevage en Pyrénées-Atlantiques, j’ai immédiatement diligenté une enquête, complétée par une visite vétérinaire. Une mise en demeure de l’exploitation va être prononcée pouvant conduire à la suspension. pic.twitter.com/BypWyLJDPR
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) August 19, 2020
Depuis 2008, L214 a publié une centaine de vidéos dénonçant les abus de certains producteurs pour sensibiliser l’opinion à la cause animale. En décembre dernier, l’association alertait déjà sur le couvoir de La Peyrouse qui laissait agoniser des milliers de canetons femelles dans des poubelles.
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