Par les concepteurs de « GTA » et « Red Dead Redemption », un jeu d’investigation dans le Los Angeles interlope des années 40. « L.A. Noire », c’est noir.
Ca devient une habitude. Rockstar Games profite à nouveau du printemps pour donner un grand coup de pied dans la fourmilière vidéoludique en publiant, après GTA IV (2008) et Red Dead Redemption (2010), un ébouriffant blockbuster d’auteur.
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Cette fois, l’éditeur anglo-américain nous entraîne dans le Los Angeles des années 1940 et fait de nous la star d’un film noir. Le système de jeu emprunte de nombreux éléments (les fusillades, les poursuites en voiture) à GTA. Mais si L.A. Noire choisit la saga gangster Rockstar comme point de départ, il ne craint pas de s’éloigner des principes qui ont fait son succès.
S’il est possible de se déplacer à volonté dans sa ville amoureusement reconstituée, le cœur du jeu est en effet ailleurs. Ce n’est pas au sein de la pègre mais de la police que le joueur est cette fois invité à accomplir son ascension. Ancien militaire, Cole Phelps démarre au bas de l’échelle mais, d’une affaire à l’autre, gravit les échelons. Patrouillant dans les rues de Los Angeles avec son équipier bourru, il répond aux appels de ses supérieurs, qui l’enjoignent de se rendre sur diverses scènes de crime.
Un gameplay très dynamique
Une femme a été assassinée. Nous voilà chargé d’enquêter, de relever des indices, d’interroger des témoins, de trouver des suspects. Le jeu se révèle plutôt cérébral. Sur le terrain, il faudra faire preuve d’observation et de déduction, comme lorsque le personnage qui nous fait face nous mène visiblement en bateau. Les gamers y retrouveront un peu du gameplay de Phoenix Wright, mais réinterprété d’une manière follement dynamique.
Par les nuances de sa musique ou les vibrations de la manette, le jeu cherche à nous mettre sur la voie. Dans ce bar, cet appartement ou cette pension de famille, on a, semble-t-il, négligé un indice. Va-t-on poursuivre nos investigations? A nous de voir : il y a toujours plus d’une manière de démasquer le coupable – mais, comme c’est un jeu vidéo, la “note” que l’on obtiendra au final portera la marque de nos négligences.
Toute œuvre vidéoludique digne de ce nom est un jeu de rôle, et c’est sa manière de nous mettre dans la peau de Cole Phelps qui fait le prix de L.A. Noire. Quel enquêteur sera-t-on ? De décor-énigme en duel psychologique virtuel, le jeu ne cesse de reposer la question. La réponse évolue, le joueur n’est plus tout à fait lui-même. Rockstar Games a encore une fois réussi son pari.
Erwan Higuinen
L.A. Noire sur PS3 et Xbox 360 (Team Bondi/Rockstar Games, environ 60 €)
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