Emmanuel Macron a enfin reçu une délégation des Forces démocratiques syriennes, unités kurdes combattant Daech tout en étant la cible des forces kurdes. Une bien mince avancée…
Il aura fallu du temps à la France, désormais incarnée par Emmanuel Macron, pour adopter une conduite décente envers les Kurdes, engagés dans la guerre contre l’Etat islamique (EI). Ce n’est que le jeudi 29 mars que le président de la République a daigné rencontrer à Paris une délégation des Forces démocratiques syriennes (FDS). Ce jour-là, il a manifesté sa volonté de s’opposer à l’opération Rameau d’olivier lancée depuis plusieurs semaines par la Turquie.
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En effet, depuis le 20 janvier, les forces d’Erdogan menaient, avec des rebelles syriens, une offensive contre l’enclave d’Afrine, avec pour but d’en déloger la milice kurde des unités de protection du peuple (YPG) – qui constitue le cœur des FDS – et qu’Ankara qualifie de “groupe terroriste” et de produit dérivé du PKK.
Face à cette offensive turque, qui frappait de précieux alliés dans la guerre contre Daech, la France était restée honteusement passive et muette – malgré les appels de plusieurs intellectuels et politiques, dont l’ancien président de la République, François Hollande.
A quand une réelle prise de position des Etats-Unis ?
La France avait délaissé ses frères d’armes, systématiquement en première ligne sur le terrain. En place dans le nord-est syrien, où les combats font rage contre l’EI, des combattants kurdes avaient décidé d’abandonner la lutte contre Daech aux côtés des alliés pour venir en aide à leurs frères attaqués à Afrine.
Ce revirement, qui rendait plus compliqué au quotidien le combat en Syrie contre l’EI – le soutien au sol des Kurdes étant des plus précieux, dans des combats d’une intensité terrifiante, souvent au corps à corps –, a conduit la France à enfin revoir son attitude.
On attend désormais la même chose du reste de la coalition internationale, Etats-Unis en tête. Cette réaction, bien tardive, peinera pourtant à combler le grand malaise qui a frappé la communauté kurde suite au silence de la France et des Etats-Unis.
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