Alors que toute l’Angleterre retient son souffle en attendant que Kate Middleton donne naissance au royal baby, penchons nous sur son look volant froufrou qui rappelle étrangement celui de… Suri Cruise. Il ne peut y avoir de doute, Kate Middleton a piqué le style de Suri Cruise. C’est du moins ce que nous affirme le […]
Alors que toute l’Angleterre retient son souffle en attendant que Kate Middleton donne naissance au royal baby, penchons nous sur son look volant froufrou qui rappelle étrangement celui de… Suri Cruise.
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Il ne peut y avoir de doute, Kate Middleton a piqué le style de Suri Cruise. C’est du moins ce que nous affirme le magazine people américain Us Weekly qui a mis côte à côte des photos des deux brunes aux brushings éclatants – sans oublier les sourires carnassiers – dans leurs déguisements habituels de petites bourgeoises, tout y est : robes façon Angleterre victorienne, volants, froufrous, pois et teintes pastels à n’en plus finir.
Et si US Weekly, par le plus rocambolesque des hasards, avait raison ? Ethnologue qui s’ignore, l’hebdomadaire illustre à merveille une évidence : voilà à quoi ressemble le fantasme de la princesse contemporaine.
Chaque tenue, à mi-chemin entre une Audrey Hepburn « disneyfiée » et les Polly Pockets de notre tendre enfance, devient le miroir d’une aristocratie fantasmée par les masses et, qui plus est, (presque) à portée de main. L’une régnant sur la Grande Bretagne, l’autre sur les 3 à 7 ans, elles reflètent toutes deux une féminité exacerbée mais jamais sexuée, à la fois femme-enfant et femme-vitrine.
Pour Kate, enfant de l’ère Thatcher, son mariage est la mise en application romantique de l’Angleterre arriviste libérale, rêvée par la femme de fer (elle-même fille d’épicier) : si on y croit assez fort, tout est possible. Par puritanisme anglo-saxon (et par fidélité à ses origines), Kate se refuse toute frivolité financière et stylistique. Ainsi, elle rassure la population que la porte ne leur est pas fermée.
La réalité de son quotidien dans la famille royale, elle nous le raconte malgré elle par son anorexie grandissante, témoin d’une angoisse inavouable dont Lady Di souffrait également.
Quant à Suri Cruise, dont les chaussures seules sont estimées à plus de 150 000 dollars, toute ostentation lui est permise par sa maman, qui s’en donne à cœur joie. « Elle est fan de Marc Jacobs, elle a même demandé qu’on lui refasse des paires du couturier sur mesure, en y ajoutant des talons !« , raconte la mère à la presse, visiblement enchantée. Ses choix de tenues, tantôt Sissi Impératrice, tantôt les Malheurs de Sophie, dressent un portrait glaçant de l’industrie de la célébrité : fille d’une actrice télévision déchue et d’un acteur (supposé gay) considéré comme la royauté de Hollywood, elle est à la fois mascotte et cache-misère de la relation de ses parents. Aujourd’hui, Suri pourrait presque rappeler les petites princesses de la cour d’Espagne peintes par Velasquez : déguisement de petites poupées, comportement d’adulte.
Quel point commun entre Kate et Suri finalement ? En dépit de leurs trajectoires très divergentes, leurs garde-robes (et leur triste refus de porter des pantalons) racontent la démocratisation et la commercialisation du rêve de princesse, aujourd’hui tombé dans le domaine du possible. Dans une Amérique et une Angleterre construites autour du mythe du « self-made man », d’une économie se vantant de pouvoir transformer quiconque en chef d’entreprise, le mythe du prince charmant bat en effet son plein. Et ne rend son attente, symptôme d’une féminité infantile et d’une passivité glamourisée, que plus alarmante en temps de conservatisme grandissant.
Alice Pfeiffer
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