Seulement quatre mois de convalescence et une rechute de fièvre ménagère : Fadela Amara veut de nouveau « nettoyer l’insécurité au Kärcher », comme Nicolas Sarkozy il y a cinq ans.
La récidiviste Fadela Amara mérite une peine plancher. Dans une interview au Télégramme parue ce mardi, elle revendique à nouveau son obsession du nettoyeur haute-pression. « La sécurité est essentielle. Je l’ai dit : il faut nettoyer au Kärcher l’insécurité qui tue nos enfants dans les quartiers. La priorité est que les habitants puissent se projeter dans l’avenir sans avoir la trouille au ventre quand ils rentrent chez eux. »
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En prononçant à peu près les mêmes mots en janvier, la ministre s’était fait souffler dans les bronches par l’entreprise sus-citée (et susceptible). « La société Kärcher ne se reconnaît pas dans les propos et les amalgames auxquels est associé son nom. […] Kärcher France souhaite ainsi rappeler à Mme AMARA, et par la même occasion aux hommes politiques en général […] que ces utilisations portent atteinte à son image. » Précis comme un coup de jet d’eau pressurisé sur la façade du ministère.
Spontex, Cif, Cillit Bang et Canard WC (article sponsorisé) n’ont pas droit de cité. En France, tant que durera Nicolas Sarkozy, c’est au Kärcher qu’on nettoiera la banlieue. Au nom, sans doute, de l’amitié franco-allemande. Le futur président, alors ministre de l’Intérieur, avait remis le Kärcher à la mode en 2005. Après la mort d’un enfant de 11 ans à La Courneuve, il proposait bien aimablement de décrotter les cités. Un an après, rien n’avait changé (voir la vidéo).
Cinq ans après, coquin de sort : au moment où Fadela Amara veut karchériser l’insécurité, c’est justement à La Courneuve, dans la cité des 4000 où fanfaronnait Nicolas Sarkozy, qu’un jeune homme se fait descendre d’une balle dans le cœur sur fond de trafic de drogue. Ce lundi, l’homme de 19 ans a été visé par des coups de feu tirés par un ou plusieurs individus et atteint mortellement.
Le fabriquant teuton de nettoyeurs haute-pression aurait bien évité de devenir le bras armé de la République. Contactée ce mardi, l’agence qui gère la communication de la marque annonce que Kärcher, comme en janvier, « va écrire à la secrétaire d’Etat pour lui rappeler qu’elle ne souhaite pas que son nom soit utilisé dans un contexte politique ».
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