Une nouvelle add-on est disponible sur Gmail: Just not sorry, un correcteur grammatical spécialement destiné aux femmes. Non pas que ces dernières font plus de fautes d’orthographe que les hommes, mais elles auraient tendance à trop se dévaloriser dans leurs emails professionnels. C’est en tout cas l’avis de Tami Reiss, à la tête de la start […]
Une nouvelle add-on est disponible sur Gmail: Just not sorry, un correcteur grammatical spécialement destiné aux femmes. Non pas que ces dernières font plus de fautes d’orthographe que les hommes, mais elles auraient tendance à trop se dévaloriser dans leurs emails professionnels. C’est en tout cas l’avis de Tami Reiss, à la tête de la start up Cyrus innovation, créatrice de cette application. Celle-ci a donc voulu donner un coup de pouce à ces femmes qui laissent apparaître leurs doutes et leur manque de confiance en elle dans leur manière de rédiger des mails.
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Une fois installée (elle n’existe pour le moment qu’en anglais), l’application souligne les mots comme « désolée« , « je pense« , « juste » ou « un peu« , et propose des petites citations expliquant pourquoi ces mots sont dépréciateurs et peuvent diminuer la force de nos paroles. En écrivant « désolée« , par exemple, une citation de Sylvia Ann Hewlett, économiste experte du genre au travail, apparaîtra: » l’utilisation fréquente de ‘désolé.e’ entame votre sérieux et ne renvoie pas une image de leadership « . ( » Using ‘sorry’ frequently undermines your gravitas and makes you appear unfit for leadership »). Un outil bien pratique au premier abord, qui a cependant suscité de vivres critiques.
Pour la journaliste américaine Jessica Grose, qui a publié une tribune dans le Washington Post à ce propos, il n’est pas apparu à Tami Reiss que si les femmes s’excusaient beaucoup, ce n’était pas forcément par dévalorisation, ou sentiment d’infériorité, mais peut-être parce qu’elles avaient constaté qu’il s’agissait d’une technique de communication plus efficace qu’un abord plus frontal et moins mesuré.
« Ce que les concepteurs de “Just not Sorry” ne comprennent pas, c’est que la communication est une danse compliquée entre un émetteur et un récepteur, un écrivain et un lecteur, et que ces petits mots peuvent être incroyablement utiles dans le monde hostile du travail ».
Il s’agirait donc une fois de plus d’adapter les femmes à un modèle dominant,conçu par et pour les hommes, considéré comme plus légitime et efficace, plutôt que d’accepter leur mode de fonctionnement et de l’intégrer à la société.
Christina Cauterucci, chroniqueuse de Slate.com, lance l’idée d’une application visant à inscrire plus de « désolé.e » dans les courriers électroniques masculins ou féminins, puisque aucune étude n’a scientifiquement prouvé que « juste« , peut-être » et « désolé.e » n’étaient que l’apanage des femmes, après tout.
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