Chez Les Républicains, les vacances sont studieuses. Ainsi, un mois jour pour jour après le premier tour du scrutin régionale (le 6 décembre dernier), Alain Juppé, challenger numéro face au président du parti Nicolas Sarkozy sort son deuxième « livre-programme » en moins de six mois. Le titre: Pour un Etat fort aux éditions JC Lattès. Ce qui correspond, pour le maire de Bordeaux à « un État qui assume avec autorité ses missions régaliennes de sécurité et de justice, ce n’est pas un État tatillon et procédurier qui prétend régenter la vie quotidienne des entreprises et des citoyens », a-t-il expliqué dans une interview donnée dimanche au JDD. Une critique qui vise bien évidemment la paire de l’exécutif Manuel Valls- François Hollande.
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La première banderille est adressée à l’actuelle garde des Sceaux Christiane Taubira :
« Je n’ai jamais attaqué la personne de Mme Taubira et je ne le ferai pas, mais j’attaque vigoureusement sa politique pénale : puisqu’il n’y a plus de place dans les prisons, ne mettons plus les délinquants en prison. »
« Tous ceux qui se sont précipités en disant « niet sont peut-être allés un peu vite »
A l’hebdomadaire, Alain Juppé explique ensuite que maintenir l’état d’urgence en France « pose un problème de constitutionnalité », bien qu’il n’y soit pas hostile :
« Tous ceux qui se sont précipités en disant « niet » à la réforme de la Constitution sont peut-être allés un peu vite. Une modification de l’article 36 de la Constitution qui traite de l’état de siège pour donner une base constitutionnelle plus solide au renouvellement de l’état d’urgence ne me paraît pas à exclure. »
Mais outre ces propos de politique générale, l’un des points importants de cette interview aborde la question de la déchéance de nationalité. Le constat d’Alain Juppé sur une telle réforme est cinglant :
« Ce n’est pas une réforme utile. Son efficacité sera faible, voire nulle. Elle ne permettra pas de prévenir de nouveaux actes terroristes, elle ne dissuadera aucun djihadiste de se faire sauter. C’est un coup politique de François Hollande pour semer de la confusion dans le débat. De ce point de vue, c’est plutôt réussi! Mais dans un moment où notre pays a besoin d’unité et d’apaisement, c’est un acte de mauvais gouvernement. »
Alain Juppé milite lui pour une « identité heureuse ». Un « objectif » encore brumeux pour le public basé sur le retour de « l’art de vivre ensemble en se respectant les uns les autres. »
Pour rappel, dans un sondage Odoxa paru samedi 2 janvier dans Le Parisien/Aujourd’hui en France, Alain Juppé est la seule personnalité dont la candidature est majoritairement souhaitée (56%) pour la présidentielle de 2017. 74% des sondés ne souhaitant pas que François Hollande et Nicolas Sarkozy soient, eux, candidats.
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