Vendredi 28 avril, le tribunal correctionnel d’Alès a condamné le principal prévenu dans l’affaire de l’abattoir à huit mois de prison avec sursis et 600 euros d’amende suite aux révélations de l’association L214. Un jugement emblématique.
C’est la première fois qu’un abattoir est condamné pour des actes de cruauté et de mauvais traitements sur des animaux. Vendredi 28 avril, le jugement du tribunal correctionnel d’Alès vient de marquer un tournant. Le principal prévenu – un ancien salarié de l’abattoir du Vigan âgé de 24 ans – a écopé de huit mois de prison avec sursis et 600 euros d’amende. Il a aussi été interdit d’exercer une activité en lien avec des animaux vivants pour une durée de cinq ans.
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Les deux autres prévenus, eux-aussi salariés de l’abattoir, ont été relaxés du fait de la prescription des faits qui leur étaient reprochés. La communauté de commune du Vigan, qui gérait l’abattoir, a de son coté été condamnée à 3 500 euros d’amende.
Des images édifiantes
A l’autre bout du fil, Sébastien Arsac, fondateur et porte-parole de L214, se dit « satisfait » de ce verdict. C’est son association qui avaient révélé les faits aux yeux de tous en février 2016 en diffusant une vidéo choc tournée en caméra-cachée et montrant des manquements évident aux règles d’hygiène et au respect du bien être animal. On pouvait y voir des moutons vivants violemment jetés contre les enclos, d’autres mal étourdis et encore vivant se vider de leur sang. Des images édifiantes et largement relayées sur Internet suscitant une vague d’indignation.
Le 14 octobre, l’abattoir était alors contraint de fermer ses portes. Une commission d’enquête parlementaire avait ensuite été mise en place, allant jusqu’à la proposition d’une loi pour mettre en place la vidéosurveillance dans les abattoirs. Un succès pour L214.
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Près de 31 infractions avait été relevées par le procureur de la République dans l’affaire de l’abattoir du Vigan où une dizaine d’associations de défense des animaux, dont L214, se sont constituées en parties civiles. « La difficulté de ce métier – la fatigue, le stress – peut en partie expliquer les comportements illégaux, mais ne les excuse pas », avait asséné le procureur durant le procès, le 24 mars dernier. Il avait alors requis un an de prison avec sursis et 3 400 euros d’amende contre le principal prévenu et 3 400 euros d’amende.
« Un signal très fort »
Pour le fondateur de L214, le jugement du tribunal d’Alès, sonne comme « un avertissement pour la suite ». « La reconnaissance du délit est un élément fondamental pour notre démarche », indique Sébastien Arsac qui se félicite aussi de l’interdiction d’exercer une activité professionnelle au contact des animaux vivants, « un point sur lequel on avait insisté avant le procès et qui nous semble important puisque ça concerne les pratiques futures ». De même, la condamnation de la communauté de communes du pays viganais, en charge de l’établissement, « rappelle qu’il y a aussi une responsabilité dans l’entretien des structures ».
« Ce jugement est un signal très fort pour les six autres dossiers de ce type qui sont en cours. Il pourra servir de jalon pour la suite », conclut Sébastien Arsac.
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