Un manque d’expérience certain, des connaissances bancales, et un entretien raté… Un journaliste d’Envoyé Spécial raconte comment il a réussi à se faire engager comme enseignant contractuel malgré tout. Dans son numéro diffusé le jeudi 3 novembre, l’émission de France 2 s’est intéressée au recrutement des contractuels, ceux qui viennent remplacer les enseignants absents. Dans une interview pour Franceinfo, Paul Sanfourche, le journaliste de l’enquête raconte comment il est devenu professeur de mathématiques pour une classe de collège, en ne connaissant que le théorème de Pythagore.
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Le journaliste a tout d’abord passé un entretien pour un poste de prof de français à l’académie de Créteil. Il envoie son vrai CV, et se présente « comme un journaliste en reconversion ». Après un entretien costaud sur ses méthodes pour lequel il confie avoir « bien ramé » et des questions d’orthographe et de grammaire sur lesquelles il s’est « complètement planté », il finit tout de même par être sélectionné. Mais la date d’affectation ne correspond pas avec celle du reportage, il décide alors de re-postuler, mais en mathématiques. « Un domaine où je n’ai vraiment aucune compétence et où je suis très mauvais », explique-t-il. Une fois encore, il candidate avec son vrai CV, mais cette fois-ci il invente « un faux diplôme de commerce, dans une école qui n’existe pas ». Après un entretien de 11 minutes, où sa seule bonne réponse porte sur le théorème de Pythagore, il est engagé pour enseigner au collège, « en me disant qu’il faudrait quand même réviser un peu pour le lycée », précise-t-il.
« J’ai été complètement livré à moi-même »
Une semaine après, il démarre comme professeur de mathématiques au collège et fait du mieux qu’il peut. « J’ai été complètement livré à moi-même », raconte-t-il. « Je ne savais pas où les élèves s’étaient arrêtés dans le programme, ni quel était leur livre de cours. En fait, ils n’avaient pas eu d’enseignant depuis la rentrée, juste huit jours d’exercices sans débuter le programme. »
Il démissionnera au bout de trois jours, ne souhaitant pas « pénaliser les élèves ». Un mois et demi après, on lui propose de réaliser une journée de formation. « Le chef d’établissement a essayé de me convaincre de rester, en me disant que ce qu’il y avait de pire, c’est que les élèves restent sans prof. » Il termine en expliquant que depuis son départ, les élèves n’ont toujours pas eu d’enseignants depuis.
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