Dans le brouhaha de la guerre en Libye et des cantonnales, une interview est passée inaperçue, celle de Chantal Jouanno dans le magazine Têtu du mois d’avril. Interrogée à propos de la Charte de lutte contre l’homophobie, la ministre des Sports s’y prononce pourtant en faveur du mariage et de l’adoption pour les homosexuels. Une première au sein […]
Dans le brouhaha de la guerre en Libye et des cantonnales, une interview est passée inaperçue, celle de Chantal Jouanno dans le magazine Têtu du mois d’avril. Interrogée à propos de la Charte de lutte contre l’homophobie, la ministre des Sports s’y prononce pourtant en faveur du mariage et de l’adoption pour les homosexuels. Une première au sein de ce gouvernement:
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« Aujourd’hui, lorsque l’on parle de l’adoption, la question est: « Où est l’intérêt de l’enfant? »Eh bien c’est de vivre dans une famille équilibrée. Voilà. Il n’y a pas à avoir d’a priori et à se demander si l’équilibre est plus hétérosexuel qu’homosexuel. Aujourd’hui, on autorise l’adoption par des femmes célibataires, est-ce plus équlibré? »
Quant au mariage: « Pour moi, ce n’et pas un sujet. » « Donc oui vous êtes pour… »
« Oui, à titre personnel oui. Ce qui est important quand on est politique, c’est de créer le vivre ensemble. »
Pas sûr qu’en ces temps d’extrème droitisation de la majorité, ces propos vaillent une promotion à la ministre, que Nicolas Sarkozy et François Fillon peinent déjà à imposer à la tête de la liste UMP pour les sénatoriales dans la capitale. Une prise de position risquée, donc, que salue Gilles Wullus, directeur de la rédaction de Têtu:
« Dans un gouvernement qui avait promis beaucoup de choses en 2007 et n’a pas honoré ces espoirs, la prise de position de Chantal Jouanno est remarquable. Le gouvernement et l’UMP ont tout à gagner à ce qu’un de leurs representants s’engage ainsi pour les droits lgbt. »
Pendant la campagne présidentielle de 2007, le candidat Sarkozy s’était en effet prononcé pour un Contrat d’union civile qui ouvrirait les mêmes droits aux couples gays qu’aux couple mariés, exception faite de la filiation et de l’adoption. Mais le projet a bien vite été enterré.
Tout comme, deux ans plus tard, le projet de loi de Nadine Morano, alors secrétaire d’Etat à la famille, qui souhaitait que son statut de beau-parent s’applique aux 30 000 familles homoparentales.
Seules de rares voix de la majorité se sont fait entendre sur ce sujet. Comme celle du groupe Gaylib, « cercle de réflexion gay au sein de l’UMP », ou encore celle d’Hervé Morin. Le mois dernier, également interviewé par Têtu, le leader du Nouveau centre s’était prononcé en faveur de l’adoption (« elle sera dans mon projet » pour la présidentielle), mais pas sur le mariage: « Je ne voudrais pas heurter une communauté attachée au symbole du mariage. »
Pourtant, selon un récent sondage TNS Sofres réalisé pour Canal+, plus de la moitié des Français (58%) sont favorables au mariage homosexuel et 49% à l’adoption pour des couples homosexuels.
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