Le couturier a donné sa première interview depuis son licenciement de Dior en 2011 au magazine Vanity Fair. Il y revient sur ses déclarations antisémites (ayant déclenché un énorme scandale et conduit à son licenciement) : “C’est la pire chose que j’aie dite dans ma vie mais je ne la pensais pas… J’ai essayé de […]
Le couturier a donné sa première interview depuis son licenciement de Dior en 2011 au magazine Vanity Fair. Il y revient sur ses déclarations antisémites (ayant déclenché un énorme scandale et conduit à son licenciement) :
« C’est la pire chose que j’aie dite dans ma vie mais je ne la pensais pas… J’ai essayé de comprendre pourquoi cette colère était dirigée contre cette race. Je me rends maintenant compte que j’étais très énervé et très mécontent de moi-même et que j’ai dit la chose la plus méchante que je pouvais dire. »
Il revient, aussi et surtout, sur sa longue descente aux enfers, émaillées d’alcool et de pilules :
« Au départ, l’alcool était une béquille en dehors de Dior. Puis, j’ai commencé à y avoir recours pour m’exploser après les collections. Je prenais quelques jours pour m’en remettre, comme tout le monde. Mais, avec de plus en plus de collections, les cuites survenaient de plus en plus souvent, et j’en suis devenu esclave. Puis, j’ai pris des médocs parce que je ne pouvais pas dormir. Ensuite, ça a été des médocs pour m’empêcher de trembler. J’avais toujours ces grandes bouteilles d’alcool que les gens m’apportaient. A la fin, je prenais tout ce qui passait. Vodka, ou vodka et tonic. Du vin, en pensant que ça m’aiderait à dormir. Perdu. J’ai réussi à stopper les voix. J’avais toutes ces voix dans ma tête, qui me posaient tellement de questions, mais je n’ai jamais admis que j’étais alcoolique. Je pensais que je contrôlais. (…) Ce qui avait commencé comme un moyen de m’exprimer s’était transformé en masque. Je vivais dans une bulle. Backstage, il y avait cinq personnes qui faisaient la queue pour m’assister. Quelqu’un avait une cigarette pour moi. Quelqu’un d’autre avait du feu. Je ne savais pas utiliser un distributeur de billets. »
On apprend également que les patrons de Galliano à LVMH avaient déjà tiré la sonnette d’alarme à deux reprises. Sidney Toledano, PDG de Dior, avait expliqué à Galliano, lors d’un déjeuner, qu’il avait besoin d’aide. D’après l’auteure de l’article, Galliano aurait suggéré à Toledano de changer de régime et de manger plus sainement. Bernard Arnault, PDG de LVMH, avait à son tour expliqué à Galliano qu’il allait droit dans le mur. Ce à quoi le couturier avait répondu en soulevant son t-shirt pour montrer sa poitrine musclée : « C’est le corps d’un alcoolique ça ?! »
Galliano est parti dans une clinique de désintox en mars 2011. Il raconte que Linda Evangelista a été la première à lui rendre visite et comment Kate Moss l’a considérablement aidé en lui demandant de dessiner sa robe de mariée :
« Dessiner la robe de mariée de Kate m’a sauvé, c’était une désintox créative. Elle m’a mis au défi d’être à nouveau moi. »