Fait inhabituel, trois gros jeux sortent après la période des fêtes. Passage en revue.
Il n’y a plus de saisons. Pour l’amateur de jeux vidéo, le début de l’année est traditionnellement une période creuse, idéale pour se remettre de l’avalanche de nouveautés de l’automne. Mais pas en 2010 : les sorties de plusieurs jeux ayant été décalées pour éviter la confrontation avec Modern Warfare 2 (15 millions d’exemplaires vendus), la saison des blockbusters joue les prolongations. Mais, s’interroge le gamer méfiant, ces reports ne cacheraient-ils pas quelque chose ?
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Un manque d’imagination ?
Darksiders ne frappe pas par son originalité. Si le jeu vidéo raffole des univers apocalyptiques, lui a le mérite d’éviter les demi-mesures en faisant carrément de nous l’un des quatre cavaliers de l’Apocalypse. Pour le reste, on chercherait en vain une idée qui lui appartienne vraiment. Son intention est claire : intégrer le combat brutal d’inspiration mythologique de God of War dans une aventure à la Zelda (avec des donjons, des énigmes et même le boomerang emblématique de la saga). Impossible, pourtant, de détester Darksiders, qui démontre une belle compréhension des mécaniques empruntées et soutient étonnamment la comparaison avec ses prestigieux modèles. Un blockbuster de synthèse, mais cette dernière est particulièrement réussie.
Un manque de finition ?
Imitateur nettement moins doué, Dark Void se révèle dans sa première partie un décalque d’Uncharted, dont ne manquent ni la jungle (devenue ici terne et étouffante), ni les fusillades (mais ramollies, alanguies), ni le héros dont le doublage a été confié au même acteur que dans l’original. Le ratage semble total jusqu’à ce qu’après de longues heures d’ennui nous soit enfin remis le jetpack qui orne la pochette de Dark Void. Lequel devient un tout autre jeu en nous propulsant dans les airs. Un jeu imparfait, qui aurait mérité d’être davantage fignolé, mais qui échappe enfin à son destin de clone raté.
Un manque de subtilité ?
Qu’attendre d’un nouvel Army of Two après un premier épisode singulièrement lourdaud ? Pas grand-chose sinon un sous-Gears of War, se dit-on, avant de se laisser prendre par les aventures musclées du duo de mercenaires de passage à Shanghai au moment d’une attaque terroriste massive. “C’est si difficile de ne pas tuer quelqu’un ?”, demande soudain l’un des guerriers à son compère – on jurerait pourtant qu’il s’adresse au joueur. “J’aime pas tuer les animaux. Les gens, OK, mais pas les animaux”, poursuit le jeu, moqueur, en nous baladant dans un zoo dévasté. Pas si bête, cet Army of Two. Et bien pensé sur le plan du level design comme du système de coopération entre ses deux héros. Pas mal du tout, en somme. Et tant pis pour la saison.
DARKSIDERS Sur PS3 et Xbox 360 (Vigil Games/THQ, environ 70 €)
DARK VOID Sur PS3, Xbox 360 et PC (Airtight Games/Capcom, de 40 à 60€)
ARMY OF TWO : LE 40e JOUR Sur PS3 et Xbox 360 (EA, environ 70€)
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