Une équipée entre amis pour tuer de dangereux monstres : le phénomène japonais Monster Hunter arrive en France.
Ces dernières années, les jeunes Japonais ont pris l’étrange habitude de se rassembler pour partir à la chasse. Leurs proies : de gigantesques créatures préhistoriques. Le lieu de leurs rencontres : un café, un jardin public, n’importe où pourvu que chacun soit armé de sa PSP.
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Depuis 2004, tous épisodes confondus, 11 millions d’exemplaires de Monster Hunter ont trouvé preneur dans le monde. Dont plus de 9 millions au seul Pays du Soleil levant, où le succès de la saga a tourné au phénomène de société.
Si la PSP est sa plateforme privilégiée, la version Wii, qui sort tout juste en France, a elle aussi fait trembler le box-office. Avec un million de ventes, c’est le plus gros succès de la console au Japon derrière les productions Nintendo. “Monster Hunter puise sa force dans une partie de la “mythologie” propre au Japon : les personnages, les contrées ou les créatures fantastiques que l’on trouve dans les contes pour enfants asiatiques et auxquels le cinéma japonais a parfois recours, souligne Daniel Ichbiah, auteur de La Saga des jeux vidéo (Editions Pix’n Love). Monster Hunter incite les joueurs à collaborer pour réussir leurs missions et reprend un phénomène qui a marché avec Pokémon. Beaucoup plus que les Occidentaux, les jeunes Japonais sont friands de jeux leur permettant de se “sociabiliser”.”
Le tout premier épisode, paru sur PS2, n’avait pourtant pas remué les foules. “Il a fallu cinq ans pour que la série gagne cette popularité, souligne Ryozo Tsujimoto, producteur de Monster Hunter Tri. Bien que peu nombreux, les acheteurs de la première version ont énormément contribué à ce succès. C’était peut-être la première fois qu’un jeu était aussi riche à plusieurs que seul, et il était facile d’inviter vos amis à y jouer avec vous.”
D’un épisode à l’autre, la formule a peu varié. On se prépare au village, on choisit une quête et on part explorer plaines et forêts à la recherche de sa proie. “Nous tenions à créer un monde dans lequel il n’y a pas de gentils ou de méchants, précise Tsujimoto. Les monstres n’attaquent pas le joueur parce qu’ils sont méchants mais pour défendre leur territoire. De la même manière, le joueur a besoin d’eux pour sa survie. Il ne s’agit pas d’être un tueur sans cœur.”
Non contente de proposer une aventure solo enrichie et un mode online gratuit, la version Wii se distingue par son écosystème plus développé. “Nous voulions que, comme dans un zoo virtuel, les gens puissent s’amuser à regarder ces créatures qui n’existent pas. Si un monstre carnivore s’approche d’une zone peuplée d’herbivores, le joueur va les voir changer de comportement.”
Cela suffira-t-il à Monster Hunter pour conquérir l’Occident ? “Lorsque Pokémon est arrivé, se souvient Daniel Ichbiah, beaucoup de journalistes pensaient que le phénomène ne prendrait pas chez nous, et il a eu autant de succès qu’ailleurs. Le Japon fait l’objet d’une mode incroyable, et il est fort possible que Monster Hunter finisse aussi par trouver son public ici.”
MONSTER HUNTER TRI Sur Wii (Capcom, 45 € ou 70 € pour l’édition collector)
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