Enfin un jeu qui se met à la place du conducteur ! Entre réalisme et recherche de sensations fortes, « Shift 2: Unleashed innove ».
Jusqu’ici, tout semblait clair. Le jeu de course réunissait deux grandes familles. Il y avait les simulations, précises et exigeantes, les Gran Turismo, les Forza, qui visaient à reproduire aussi fidèlement que possible le comportement des vrais véhicules. Des jeux conçus avec soin pour les gens sérieux. Les amateurs de sensations fortes, de folles accélérations et de dérapages improbables leur préféraient la branche « arcade » du genre, héritière des jeux de bar (Pole Position, OutRun, Ridge Racer…), qui rechignait rarement à tordre la réalité pour la plier à ses désirs de vitesse.
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Mais, peu à peu, la frontière s’est faite de moins en moins nette. Et, aujourd’hui, Shift 2: Unleashed vient compliquer encore un peu plus les choses.
Compliquer ou, au contraire, simplifier, car le jeu s’attache visiblement à accueillir aussi bien les maniaques du pilotage technique (et du réglage minutieux, au préalable, de leurs voitures chéries) que les accros à l’adrénaline, qui, s’ils optent pour une conduite plus ou moins « assistée », pourront aussi profiter à fond d’une expérience hautement physique.
Cette tentative de réconciliation découle d’un parti pris d’hybridation qu’éclaire l’hérédité même de ce Shift numéro 2 : avant de fonder les studios Slightly Mad, ses concepteurs britanniques avaient donné naissance aux très rigoureuse simulations GTR ; des jeux aux antipodes de la saga arcade Need for Speed, dont Shift 2 est pourtant un spin-off. Présente dans le premier épisode, la marque Need for Speed a cette fois disparu, mais le jeu, avec ses couleurs vives et quelques effets un peu tapageurs, montre qu’il n’a pas totalement rompu avec la maison mère.
Les jeux de course permettent fréquemment de choisir entre plusieurs modes de visualisation, intérieurs ou extérieurs à notre bolide vrombissant. Shift 2 en ose un inédit, qui place la « caméra » au niveau même du visage du pilote. Loin de n’être qu’un gadget, cette nouveauté modifie sensiblement la manière dont on perçoit la route. Et pourrait bien révéler le véritable but de Shift 2 : dépasser la séparation traditionnelle entre arcade et simulation pour s’intéresser au point de vue sur l’action (qui, elle, demeure largement paramétrable). Peu importe la manière dont on aborde le jeu, pour peu que l’on souscrive à son projet : nous mettre, littéralement, à la place du conducteur.
Erwan Higuinen
Shift 2: Unleashed sur PS3, Xbox 360 et PC (Slightly Mad Studios/Electronic Arts, de 45 à 70 euros)
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