Rockstar Games s’empare de la série Max Payne en poussant le jeu dans ses derniers retranchements. Et, comme tous les ans à pareille époque, réussit le coup gagnant.
C’est un rendez-vous que l’on s’en voudrait de manquer. Chaque mois de mai, Rockstar Games lance son gros jeu de l’année. Il y eut GTA IV, Red Dead Redemption, L.A. Noire. Le millésime 2012 se révèle très particulier. D’abord parce que la saga Max Payne est à l’origine une création du studio finlandais Remedy dont, après en avoir édité l’épisode 2, la société américano-britannique a pris en charge le développement du troisième volet. Mais surtout parce que, ce faisant, les frères Houser et leurs complices n’ont nullement tenté de la tirer vers le genre qui a fait leur réputation : le jeu bac à sable, à monde ouvert, dans lequel les désirs du gamer priment sur à peu près tout le reste.
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Max Payne reste donc un jeu d’action, de tir même, et plutôt classique, car abattre des ennemis plus ou moins retors est ce que l’on fera presque sans interruption du début à la fin. Sans interruption marquante, en tout cas, car le projet semble être de rendre toujours plus douce la transition entre les phases interactives et celles qui ne le sont pas. Les jeux Rockstar Games reposent traditionnellement sur un dialogue entre le cinéma et le jeu vidéo.
Dans Max Payne 3, le débat laisse place à une sorte de monologue soyeux, qui célèbre l’union des deux médias. Voulez-vous prendre pour époux cette marionnette improbable qui possède le corps de synthèse performant des héros d’Uncharted et de Gears of War et l’esprit désabusé des personnages d’Humphrey Bogart ? Oui, je le veux vraiment. Notre alter ego, Max, a connu des jours meilleurs. Ayant perdu femme, enfants, sourire et illusions, l’homme patauge dans l’alcoolisme nihiliste, lorsqu’un ancien camarade de promo policière surgit pour lui proposer un job sympa. Le Brésil, les palmiers, la sécurité de personnalités fortunées. Evidemment, les choses tournent mal. Prise d’otage, remise de rançon loupée, fusillades à répétition (en discothèque, dans un stade de foot, au bord de l’eau) : ça se complique.
En vie, à défaut d’aller bien : voilà le genre d’intitulé que Max Payne 3 se plaît à donner à ses chapitres nerveux. Les mots clés du récit s’inscrivent à l’écran. La voix off nous berce, puis nous met la tête sous l’eau. Split screen, effets laissant penser à des interférences dans la transmission vidéo : la nature même de ce que l’on regarde/joue/vit est mise en doute. Le rendez-vous printanier avec Rockstar tient toutes ses promesses.
Max Payne 3 sur PS3, Xbox 360 et PC (Rockstar Games), de 50 à 70 euros
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