Rigueur, accessibilité et grands espaces : « DiRT 3 » met le réalisme au service de la diversité. Un jeu total, qui réconcilie toutes les chapelles.
Son truc à lui, c’est le rallye, un point c’est tout. Ou presque. Car le dernier héritier de la série qui arbora longtemps le nom de feu Colin McRae s’offre quand même une petite récréation en s’ouvrant aux dérapages et aux figures freestyle via son mode “gymkhana” qui, nous apprend-on, s’inspire d’épreuves de plus en plus populaires chez les virtuoses de la conduite en milieu fermé (stades, parkings, portions de route isolée). Celui-ci ne constitue cependant qu’une aimable distraction ou, mieux, un entraînement profitable avant de revenir aux choses sérieuses : le rallye sur terrain sec, humide ou enneigé. Et, dans ce domaine, DiRT 3 dépasse toutes nos espérances.
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Les moteurs rugissent, le copilote nous abreuve d’indications cryptées (“Gauche moyen sur droite léger”, ce genre de choses), le sable vole devant nos yeux, que l’on se surprend à frotter comme s’il menaçait vraiment de nous aveugler.
La grande qualité de DiRT 3 est là, qui repose sur une sorte de réalisme des effets plutôt que sur une obéissance scolaire aux lois de la physique et de la mécanique automobile. Il serait même presque impressionniste, au sens où c’est dans l’esprit du joueur que ses différents éléments (sonores, techniques ou graphiques – avec ces beaux paysages que l’on n’a que le temps d’entrevoir) s’unissent pour composer un incroyable tableau mouvant.
Les types de courses qui se succèdent renouvellent aussi savamment la manière dont on appréhende le pilotage. En contrela- montre, il n’existe aucun moyen de savoir si l’on tient la dragée haute à nos adversaires virtuels. Doit-on tout risquer dans le prochain virage ? Lorsque, sur une même piste, sept véhicules concurrents nous disputent la première place, la perspective change : il ne s’agit plus de rechercher la trajectoire idéale mais de trouver le meilleur point pour les dépasser.
Quel que soit le contexte, DiRT 3 se révèle une merveille de jeu d’arcade, et nous prend aux tripes. Dans la vraie vie, on n’a pourtant jamais trouvé le moindre intérêt aux courses de rallye.
Erwan Higuinen
DiRT 3 sur PS3, Xbox 360 et PC (Codemasters, de 50 à 70 €)
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