Le gorille trentenaire Donkey Kong revient dans une version à l’ancienne, mais follement audacieuse et exigeante. Bingo.
Super Mario vient de fêter son quart de siècle avec une compilation Wii épatante (mais un peu radine : seulement quatre jeux sur le joli disque). On en oublierait presque que ledit Mario n’était pas encore « Super » et s’appelait bêtement Jumpman lorsqu’il est apparu en 1981 dans le jeu Donkey Kong. Son primate d’adversaire de l’époque aura donc 30 ans cette année.
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Si Donkey Kong se frappe toujours la poitrine comme au premier jour, c’est au prix de plusieurs réinventions. La dernière en date tient en partie du retour vers le passé. Le studio américain Retro Studios, qui avait propulsé Metroid dans la troisième dimension avec la trilogie Prime, s’inspire en effet des Donkey Kong Country 2D développés par les Britanniques de Rare au mitan des années 1990.
Le primate à cravate s’étant une nouvelle fois fait dérober sa précieuse réserve de bananes, le joueur est invité à parcourir plusieurs dizaines de niveaux, pour certains somptueux (mention spéciale aux vues crépusculaires), entre jungle, grottes, plages et montagnes. Il chevauchera le fidèle rhinocéros Rambi, sautera dans des canons en forme de tonneaux, évitera plantes carnivores et perroquets belliqueux et partira en quête de trésors cachés : que de saines activités, en somme.
Quelques audaces
DK Country Returns est donc un titre à l’ancienne, une oeuvre d’artisans cartoon du level design malicieux lâchée dans un monde de blockbusters guerriers. Cela ne l’empêche pas de s’offrir quelques audaces. Elle joue ainsi sur plusieurs niveaux de profondeur (et nous propulse occasionnellement à l’arrière-plan) et tire finement les leçons du sous-estimé Donkey Kong Jungle Beat (2004) pour l’implication « physique » du joueur, via des appels bien sentis à l’agitation de la manette Wii qui renforcent la dimension rythmique (sauter, s’accrocher, se laisser tomber au bon moment) inhérente à tout bon jeu de plateforme.
Mais, plus que ces micro-innovations, c’est sa réinterprétation soignée d’une partition connue qui fait le sel de Donkey Kong Country Returns, lequel tient moins de l’hommage à de glorieux anciens que de l’expérience de jardinier appliqué. Voyons donc ce qui peut encore pousser dans la terre fertile qu’ils ont bien voulu nous laisser… Au même titre que le cousin New Super Mario Bros Wii, le jeu ne ressemble pas vraiment à une promenade de santé. Mais ceux qui l’affronteront jusqu’au bout seront largement récompensés.
Erwan Higuinen
Donkey Kong Country Returns Sur Wii (Retro Studios/Nintendo, environ 50 euros)
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