L’expression ne passe décidément pas. Jeudi 24 septembre, la nouvelle présentatrice du Grand Journal Maïtena Biraben a mentionné à deux reprises le discours de “vérité” que tiendrait, selon elle, le Front National (“Vous savez que ces propos, les propos de la vérité sont souvent tenus et incarnés par le Front national aujourd’hui.“) Le lendemain de la diffusion de […]
L’expression ne passe décidément pas. Jeudi 24 septembre, la nouvelle présentatrice du Grand Journal Maïtena Biraben a mentionné à deux reprises le discours de « vérité » que tiendrait, selon elle, le Front National (« Vous savez que ces propos, les propos de la vérité sont souvent tenus et incarnés par le Front national aujourd’hui.« )
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Le lendemain de la diffusion de l’émission du Grand Journal et au vu de l’ampleur qu’avait prise la polémique, la présentatrice a répondu en plateau : « J’ai utilisé l’expression ‘discours de vérité’, il était question de la forme, pas du fond. J’aurais pu dire ‘un discours cash’, ‘un discours anti langue de bois' ».
La « violence » des propos
Les explications n’ont pourtant pas convaincu Jean-Michel Aphatie, ancien chroniqueur du Grand Journal aujourd’hui animateur sur Europe 1. Sur son site personnel, il a posté une tribune samedi 26 septembre:
« Par ses propos sans nuances ni réserves sur les caractéristiques du discours du Front national, l’animatrice a fait voler en éclats la protection dont jouit généralement le présentateur d’une émission de télévision. De médiatrice, elle est d’un coup passée au statut d’actrice, avec une opinion tranchée sur un discours controversée. »
Et de continuer:
“Voilà des années que la société française débat du Front national et de sa nature: parti ordinaire ou pas? Fréquentable ou pas? Diabolique ou pas ? C’est dans ce débat à fort enjeu pour l’avenir de la démocratie française, qu’a déboulé soudain, et sans crier gare, Maïtena Biraben. En associant Front national et vérité, elle a tranché à sa manière une question qui taraude la société depuis des lustres. Outre son illégitimité à le faire, s’ajoute la violence de la manière.”
Selon l’ancien chroniqueur, les propos de Maïtena Biraben auraient « brouillé » son image ainsi que celle de l’émission, voire celle de Canal Plus. Après son éviction du Grand Journal en juillet dernier, Jean-Michel Apathie avait déjà annoncé sur son site que l’émission était « mort[e]” :
“Alors, le Grand Journal a sombré. Sans en être certain, car au fond cela a assez peu d’importance, l’année 2012 a marqué une césure. Presque d’un coup, ce Grand Journal optimiste et lumineux est apparu en décalage avec une France a ce point incertaine d’elle même qu’elle ne souhaite plus que compter sur elle-même, ambiguïté perpétuelle du nationalisme qui parvient à faire croire que l’extérieur est l’ennemi et la fermeture de son horizon le salut », avait-il écrit.
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