Jean-Michel Aphatie s’est fendu ce 23 avril d’un billet de blog au vitriol contre Vincent Bolloré, patron de Vivendi et propriétaire de Canal +. A l’origine de ce texte, le propos tenu par une “dame en rose” à l’assemblée générale des actionnaires de Vivendi le 21 avril : “Merci pour l’assainissement de Canal Plus en clair qui […]
Jean-Michel Aphatie s’est fendu ce 23 avril d’un billet de blog au vitriol contre Vincent Bolloré, patron de Vivendi et propriétaire de Canal +. A l’origine de ce texte, le propos tenu par une « dame en rose » à l’assemblée générale des actionnaires de Vivendi le 21 avril :
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« Merci pour l’assainissement de Canal Plus en clair qui était devenue une succursale du parti socialiste avec Aphatie en premier secrétaire. Cela devenait très difficile à supporter. »
L’intéressé monte donc au créneau, en ironisant car cette personne a aussi souhaité qu’Eric Zemmour retrouve un siège sur i-Télé :
« Je ne connais pas cette ‘dame au pull rose’, et probablement je ne la rencontrerai jamais. Je suis triste, toutefois, d’avoir gâché aussi longtemps ses soirées, tout au long de mon long mandat de neuf ans comme chroniqueur du Grand Journal. Et je lui souhaite, car je n’ai aucune animosité contre elle, d’enregistrer un jour la satisfaction de voir revenir Eric Zemmour dans une chaîne du groupe dont elle est actionnaire, un grand journaliste Eric Zemmour, neutre et distancié, comme chacun peut le constater tous les jours, sans parti pris ni préoccupation idéologique. »
« Il a déstabilisé l’équipe dirigeante, terrorisé ses salariés… »
Mais le journaliste qui officie désormais à Europe 1 ne s’arrête pas là. Il poursuit dans un texte enlevé en attaquant frontalement la manière dont Vincent Bolloré a bouleversé la chaîne cryptée, d’autant plus qu’il a évoqué « la faillite » de Canal + devant les actionnaires :
« Il a déstabilisé l’équipe dirigeante, terrorisé ses salariés, censuré les journalistes enquêteurs des émissions de la chaîne, dévitalisé les Guignols, raboté le Grand Journal, fait savoir qu’il pourrait virer les grandes figures du Canal historique, fait connaître l’irritation que lui procure le Zapping ou le Petit Journal, laissé dire qu’il pourrait carrément supprimer toute la diffusion en clair de la chaîne crypté [sic] »
Plus loin, il s’interroge sur le « sabordage » perpétré par Vincent Bolloré sur une chaîne qu’il vient d’acheter : « On pourrait certes s’interroger sur la santé mentale de dirigeants acharnés à détruire ce qu’ils viennent d’acheter, attitude pour le moins surprenante […] ».
« Tuer l’esprit et garder le cash, voilà ce dont on le félicite »
Prenant du recul par rapport à son sujet, Jean-Michel Aphatie analyse la crise de Canal + comme un symptôme de l’époque, caractérisée par un retour de « ces temps où les institutions patriarcales, patronales, religieuses, ordonnaient la société ». Et de revenir à son cœur de cible :
« Par un caprice du destin, l’homme qui a acheté la chaîne déteste ce qu’elle représente. Capitaliste avisé, il tente de conserver les filiales rentables du petit empire télévisuel en tuant le cœur du complexe, sa matrice originelle. Vincent Bolloré veut en finir avec le Canal Plus de la créativité et de la contestation, annihiler cet esprit frondeur qui menace, symboliquement, son pouvoir entrepreneurial, pour ne conserver que ce qui paye et rapporte. Tuer l’esprit et garder le cash, voilà ce dont le félicite, au fond des choses, la dame en rose, pour qui le retour de Eric Zemmour serait le signe d’une victoire écrasante contre ces ennemis de l’intérieur qui l’ont tant fait souffrir ces dernières années. »
Pour l’ancien chroniqueur-intervieweur du Grand Journal, cette histoire n’augure rien de bon pour les résultats électoraux de 2017, car il estime que l’époque est au « retour de la France rance ». Il conclut en appelant à « ne rien céder, ne pas renier ce que l’on a aimé, continuer de croire à ce que l’on pense juste et beau ».
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