Samedi 10 novembre, François Hollande a clairement fait état, en présence de caméras de journalistes, de sa volonté de faire son retour en politique. Reste à savoir quel accueil lui sera fait au Parti socialiste et dans l’électorat.
En avril 2018, il se faisait mystérieux, laissant le public nombreux venant à ses séances de dédicaces en parler à sa place. En juin 2018, lorsqu’il dressait le bilan de son quinquennat lors d’une séance à la fondation Jean Jaurès, il affirmait ne pas se placer dans « une logique électorale ». Le 8 octobre, il se confiait à RTS, un média suisse : « On peut parfois le penser, mais mieux vaut ne pas le dire ». Il a fallut 7 mois à l’ancien président de la République pour se laisser aller à rêver tout haut et, qui sait, peut-être plus encore : « Je vais revenir » a-t-il déclarer samedi 10 novembre à Brive, en Corrèze, à une dame qui lui affirmait : « On vous regrette beaucoup ».
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« Je vais revenir »
Ce n’est pas la première fois que le Quotidien, l’émission de Yann Barthès sur TMC, épie les paroles du président durant ses séances de dédicaces. Depuis la parution de son livre, Les Leçons du pouvoir, le 11 novembre dernier (aux éditions Stock), François Hollande connaît un vaste succès, commercial mais aussi populaire. Les gens se pressent pour le voir et obtenir une dédicace. Les appelles de ses partisans, sympathisants et fans s’y multiplient jusqu’à cet automne.
« Je vais revenir ! »
Cette fois, ça y est : François Hollande l’a clairement dit, après avoir vérifié qu’il était bien filmé par notre caméra. 👀👇@salhiabrakhlia #Quotidien pic.twitter.com/tsTXyl39P2
— Quotidien (@Qofficiel) November 13, 2018
« On vous regrette beaucoup
F.H. « Merci. Moi aussi je vous regrette, vous savez…
« J’aimerais bien d’ailleurs que vous reveniez nous voir […] Vous êtes retiré de la vie politique intégralement?
F.H. « Non! Non! Je vais revenir ».
Quel accueil ?
La question se pose néanmoins de savoir si cet engouement est motivé par une adhésion politique renouvelée, ou simplement une curiosité à l’égard d’un ancien homme de pouvoir. Alors qu’un collectif de jeunes, se disant sympathisants de François Hollande, sans lui être lié, avait fait circuler un tract « Hollande 2022 » dans Paris au mois d’août, Le Figaro venait promptement défaire ses espoirs en faisant paraître un sondage exclusif avec l’institut Ifop selon lequel seulement 17 % des Français espéraient le retour de François Hollande en politique. 42 % le rejetaient massivement. Au sein des sympathisants socialistes, 44 % se disaient favorables, 25 % opposaient un refus catégorique. En fin de compte, seulement un tiers de ses électeurs de 2012 – 36 % – se manifestaient positivement.
Alors que l’ancien président de la République enchaîne depuis plusieurs mois les attaques contre son successeurs – son mot, qualifiant Emmanuel Macron de « président des très riches », dans l’émission de Yann Barthès, a fait date – il n’est pas certains que cela suffise à le rendre crédible et désirable à nouveau pour l’électorat français.
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