Lynchée depuis la publication d’un article dans L’Obs, l’ancienne porte-parole d’Osez le féminisme ! quitte Twitter.
« Après plusieurs jours d’insultes et de harcèlement, je quitte les réseaux sociaux », a annoncé Caroline De Haas, ce lundi 26 février dans un billet publié sur Mediapart. La militante féministe a pour habitude d’être très active dans les médias et sur Twitter. Mais depuis le 14 février, elle y était victime de lynchage médiatique, à la suite de la publication d’un article de L’Obs. Le magazine avait interviewé plusieurs personnes autour de la mobilisation #MeToo, dont Caroline De Haas, dans un article titré : « Un homme sur deux ou trois est un agresseur », « sans me faire relire ou valider mes propos », souligne la militante qui ajoute « déclenchant ainsi une vague de haine et de harcèlement sur les réseaux sociaux » . Elle dénonce un journal qui a voulu « faire le buzz ».
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“Elle a enfoncé le clou”
Caroline De Haas fustige également Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, qui a réagi à l’article de L’Obs sur BFMTV. « Elle n’a pas choisi d’expliquer que je n’avais pas tenu ces propos (…) Elle a enfoncé le clou. Et moi avec. » Et ajoute : « C’était reparti pour un tour. Re-articles dans les journaux. Re-Insultes, re-harcèlement et tout le tralala. »
Et dénonce enfin le rôle d’Eric Naulleau. Suite aux révélations de Libération sur le scandale de harcèlement sexuel au sein de l’Unef, le chroniqueur a reproché à Caroline De Haas de ne pas avoir dénoncé ces violences lorsqu’elle était secrétaire générale de ce mouvement, entre 2006 et 2009.
Viols et agressions sexuelles étaient monnaie courante à l'UNEF dont Caroline de Haas fut secrétaire générale de 2006 à 2009 sans jamais s'en émouvoir. Il y avait pourtant toute une porcherie à balancer.
— Eric Naulleau (@EricNaulleau) February 21, 2018
« On peut changer le monde sans être sur les réseaux sociaux »
« Il aurait pu dire un mot gentil pour les femmes victimes. Il aurait pu avoir un mot sympathique pour moi qui avais été victime de viol lorsque j’étais étudiante. Non, il a décidé de se payer une militante féministe », déplore-t-elle en rappelant :
“Il y a 10 ans, je n’étais pas une militante contre les violences sexistes et sexuelles. J’étais une femme, une victime de violences, qui n’était pas formée pour détecter les violences dans mon entourage”
Et elle conclut par : « La bonne nouvelle ? C’est qu’on peut changer le monde sans être sur les réseaux sociaux. Je me dis même qu’on le change sans doute mieux sans eux. »
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