Maïtena Biraben nous a donné rendez-vous dans une mercerie rue Saint-Charles dans le XVe arrondissement de Paris. Il va falloir vous faire à l’idée que l’énergique présentatrice du Supplément sur Canal+ fait du point de croix à ses heures perdues. En passant devant la vitrine légèrement cheap du magasin dont les affiches vantent des “fourrures […]
Maïtena Biraben nous a donné rendez-vous dans une mercerie rue Saint-Charles dans le XVe arrondissement de Paris. Il va falloir vous faire à l’idée que l’énergique présentatrice du Supplément sur Canal+ fait du point de croix à ses heures perdues. En passant devant la vitrine légèrement cheap du magasin dont les affiches vantent des « fourrures tout doux presque comme la vraie », Maïtena se décide à faire son coming-out. « Je suis une amoureuse des drogueries et des merceries, et celle-là est juste un must-have, non ? Je ne sais pas comment on peut résister à cela ? Est-ce que tu as déjà vu autant d’épingles à nourrice de ta vie au même endroit ? », nous demande-t-elle en espérant un signe d’approbation qui semble tarder à venir.
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On se décide à pousser la porte. A l’intérieur, Maïtena jette rapidement un oeil vers un présentoir coloré sur lequel repose une multitude d’échantillons de tissus. « Je trouve que la broderie, c’est ultrapunk », confie-t-elle après avoir passé sa main dessus. OK, OK. « C’est une psychanalyse fantastique, tu ne penses à rien, vraiment. Tu te vides la tête. On n’est pas dans une société où l’on peut faire beaucoup de travaux manuels, de loisirs créatifs. Là, c’est un moment pour toi. Tu ouvres une parenthèse puis tu la refermes. En plus, tu perpétues un geste ancestral. » Elle interrompt la séance pour se marrer :
« Je peux faire une phrase intelligente ? J’ai l’impression de me placer dans la continuité du travail artisanal des femmes brodeuses. »
Après avoir connu durant quatre ans ce qu’elle décrit elle-même comme « l’enfer de La Matinale », Maïtena prend le temps de souffler. Traduction : elle n’est en plateau que deux fois par semaine pour un magazine d’actu original contenant souvent des reportages à l’étranger. Bref, elle a désormais le temps de broder – chez elle, entendons-nous. Devant un rayon rempli d’accessoires pour bijoux et de boutons, Maïtena saisit des perles : « Tu te souviens de ça ? Ah non, tu ne te souviens pas parce que tu n’es pas une fille, mais on faisait des colliers avec ça. » Mais quel intérêt trouve-t-elle dans ces activités de petite main, bon sang ? « J’aime les boutons, ça permet de tout customiser. »
Le point de croix sera bientôt hype, Maïtena en est persuadée. Elle le fait aussi par devoir maternel. « J’ai quatre enfants. Des boutons à recoudre, j’en ai tout le temps. » Bien décidée à ne pas repartir bredouille, Maïtena explore les tiroirs dans lesquels sont rangés des écussons:
« Avec ces thermocollants, c’est comme s’il y avait un autre monde possible », ajoute-t-elle. « Tu en veux un ? Allez, je te l’offre. »
Pour la première fois de notre vie journalistique, on finit par céder aux sirènes de la corruption et on accepte le cadeau. Mais la broderie est un sport de riches. Maïtena doit s’acquitter de 25 euros pour les quelques babioles qu’elle a ramassées. Au moment de se quitter, elle insiste pour que nous fassions usage du thermocollant Batman qu’elle nous a offert. « Tu m’envoies la photo une fois que tu auras collé cet écusson sur l’un de tes vêtements ? » Pour l’instant, on ne sait pas encore quelle pièce de notre garde-robe sera sacrifiée sur l’autel du kitsch mais on y réfléchit, promis.
Le Supplément les samedis et dimanches, 12 h 40, Canal+
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