« Je me sens comme un usurpateur. Je ne sais pas toi, mais je ne faisais pas de politique, et d’un coup, me voilà propulsé à l’Assemblée. J’ai l’impression d’avoir volé cette place. » Ces mots ont été prononcés par un député de la République en Marche, le mouvement majoritaire à l’Assemblée nationale, à en croire le député François Ruffin.
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"#EnMarche : 'Je me sens comme un usurparteur'" – Note en direct depuis la buvette de l'Assemblée. #InsoumisAN pic.twitter.com/tBXbsmq6Cn
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) July 18, 2017
Difficile de savoir qui parle parmi les 314 députés LREM que compte l’Assemblée nationale. Comme il est tout aussi difficile d’être sûr que ces propos n’ont pas été inventés ou qu’ils ne sont pas la résultante d’une agrégation de discussions avec des députés du camp opposé. Toujours est-il qu’ils auraient été tenus en marge des débats sur la loi Travail.
« Comment se fait-il qu’ils votent ainsi en cadence ? »
Ils permettent à Ruffin de dérouler un discours, dans la suite de son texte, aussi bref qu’explicite sur le rôle du député, à ses yeux. Tout part d’une interrogation : « Comment se fait-il qu’ils votent ainsi en cadence ? Que sur le moindre amendement, ça soit l’unanimité dans les rangs ? »
Le député de la 1ere circonscription de la Somme en profite pour pointer du doigt la « discipline d’un groupe… mené à la baguette par Richard Ferrand, piloté depuis l’Elysée », « l’homogénéité de classe, la ‘bourgeoisie diplômée' », lui qui a fréquenté le même lycée qu’Emmanuel Macron. Il y a « surtout, des ressorts intimes, de fidélité à son camp, d’image de soi, d’inquiétude sociale », finit-il par conclure.
« Je me sens légitime, mille fois légitime »
François Ruffin ne sent pas lui comme un « usurpateur ». Il s’en explique :
« Je me sens légitime, mille fois légitime, mais parce que je l’ai voulu, et que des centaines de militants l’ont avec moi voulu, et des milliers d’électeurs à leur suite. Il ne m’a pas suffi de revêtir la bonne étiquette au bon moment, nous avons lutté malgré la pente, malgré les vents contraires. »
Pour lui le constat est finalement simple : « on ne devient pas député tout seul, on contracte toujours une dette. » Selon lui lorsque vous êtes député de La République en Marche « vous la contractez à l’égard d’un parti, d’un chef, qui vous a nommé, qui vous a réservé le bon siège. Et alors, cette dette, vous la remboursez en des années de loyauté. » Pour ceux de la France insoumise, elle est « à l’égard des gens qui ont jeté leur énergie dans cette bataille. » Une vision finalement binaire de la société.
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