Engagée pour la cause animale et l’environnement, celle qui a donné son titre de gloire aux maillots une pièce devient le visage d’un militantisme nouveau genre. De passage à Paris pour le dîner caritatif Paramour au profit de la recherche contre le sida, Pamela Anderson nous a parlé de sa vision du féminisme et de la liberté.
Comment se passe la vie française?
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Pamela Anderson : J’habite aujourd’hui à Marseille que je trouve magnifique. A chaque fois que je passe du temps dans une nouvelle ville, j’essaye de sonder les problèmes et causes locales, d’abord environnementales puis sociales, auxquelles je peux apporter de la visibilité. J’ai donc récemment parlé devant l’Assemblée nationale française pour protester contre le foie gras, et en Espagne, j’ai récolté des centaines de milliers de signature contre la corrida.
Savez-vous qu’on fabrique même du “faux gras” (foie gras vegan) aujourd’hui ?
Oh mon Dieu, “faux” gras, bien trouvé. Mais je ne pense pas pouvoir consommer quoi que ce soit qui s’y apparente tant cette pratique m’horripile. Ce qui est compliqué quand on travaille autour des causes, c’est qu’elles ont souvent une histoire culturelle importante, à laquelle tiennent les gens. C’est une prise de conscience sur le long terme, un travail générationnel de long haleine. Il faut activement choisir de réinventer sa culture, faire de nouveaux choix, encourager une évolution à toute échelle.
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Au fil de votre carrière vous avez revendiqué une image sexy. Aujourd’hui, certaines féministes le voient comme une forme de message politique qui défend le droit de faire absolument ce que l’on veut de son corps. Qu’en pensez-vous?
Je trouve cela très positif que des femmes engagées revendiquent de plus en plus un sex appeal. Je me bats pour une liberté totale de chaque choix de vie, afin de repenser la notion de féminisme : je le suis, que je sois plus ou moins couverte, ou que je décide de moins travailler pour m’occuper de mes enfants. C’est mon droit. Il n’y a pas une seule façon d’être libre. Je ne veux pas qu’un homme me dise quoi mettre, et pas non plus qu’une femme le fasse ou censure mes choix.
Je m’amuse parfois à dire que la libération sexuelle a aussi entraîné beaucoup de mauvais sexe (rires). Je n’ai rien contre les relations polyamoureuses, libertines, mais pour moi, chacun définit les paramètres de sa liberté. Pour ma part, le meilleur sexe est dans une relation amoureuse et engagée, cela doit paraître surement drôle venant de moi, mais je suis assez classique finalement. Aimer de façon dévouée est une force aussi. Je respecte tous les choix, mais je veux me sentir libre d’aimer comme je le souhaite.
Que pensez-vous de la prise de conscience actuelle dans la mode et le cinéma ? Une tendance de passage ou une évolution ?
Il était grand temps ! De plus en plus de femmes comprennent l’importance d’utiliser leur visibilité vers un éveil, une prise de position, et pour lancer une discussion sur l’époque. Pour moi, ces espaces (tapis rouges, catwalks) ont toujours été discrètement politisés, mais pour la première fois, c’est assumé, dit haut et fort. Au milieu d’une armée de stylistes, coiffeurs, maquilleurs et des apparitions calculées au millimètre près, on peut reprendre un peu de pouvoir et faire passer un message qui dépasse l’ampleur de l’évènement.
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Vous êtes considérée comme un canon de beauté depuis les débuts de votre carrière. Est ce que les codes du beau ont changé depuis vos débuts ?
D’une part, les photos ne cachent absolument plus rien, elles montrent chaque détail, ce qui attenue un peu le mythe d’antan, avec ses beaux clichés noirs et blancs et léchés. Sinon, il n’y a plus un seul canon de beauté typique, mais une diversification de ce que l’on considère beau, et c’est vraiment formidable. Des personnes avec toutes sortes de corps et toutes identités de genre sont de plus en plus visibles. On recherche une individualité, un besoin d’être unique plutôt que de ressembler à un modèle pré-écrit.
Vous inquiétez-vous des notions de politiquement correct grandissantes ?
Non, pas vraiment. Je sais qu’on apprend et qu’on progresse au fil de la vie. Je ne veux condamner personne. Quand je vois quelqu’un de végétarien avec une veste en cuir, je ne permets pas de juger, je me dis que tout engagement est un apprentissage progressif au fil d’une vie, et que plutôt que de juger les autres, il faut d’abord apprendre à se regarder.
Propos recueillis par Alice Pfeiffer
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