Situé au fond de la rédaction du Soir 3, son bureau est exigu. Avec pour toute fenêtre sur l’extérieur une carte du monde. Un montage photo sur une affiche du Dernier Roi d’Ecosse remplit la pièce. Angela Merkel et Barack Obama y côtoient le mollah Omar. « Messieurs Sarkozy, Eltsine, Ben Laden, Kadhafi regrettent le départ […]
Situé au fond de la rédaction du Soir 3, son bureau est exigu. Avec pour toute fenêtre sur l’extérieur une carte du monde. Un montage photo sur une affiche du Dernier Roi d’Ecosse remplit la pièce. Angela Merkel et Barack Obama y côtoient le mollah Omar.
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« Messieurs Sarkozy, Eltsine, Ben Laden, Kadhafi regrettent le départ de Patricia Loison », y ont écrit ses copains d’I-Télé quand la journaliste les a quittés pour Faut pas rêver. Après un an de carnets de voyages autour de la terre, Patricia Loison est back dans les bacs du news. Sa première passion. A 40 ans, elle est le nouveau visage de l’info du soir sur France 3. Un Soir 3 revisité, résolument international, plutôt bien servi par les révolutions arabes.
17 heures, conférence de rédaction. Patricia Loison est à la bourre. Un taxi la ramène de Seine-Saint-Denis, où se déroule la formation aux concours de journalisme que l’ESJ Lille a montée en partenariat avec le Bondy Blog pour les étudiants de banlieues. La journaliste, née en Inde, est arrivée en France à l’âge de 6 mois.
« Bien sûr, je comprends le message, si je peux aider je le fais, commente-t-elle, mais les plans diversité, c’est pas mon truc, je ne suis pas une militante. »
Fin de la discussion.
La conférence a commencé sans elle. Les chefs de service présentent les sujets chauds. Fabriquer un journal est une alchimie complexe. Où les secondes remplacent les molécules. Libye, bien sûr. Extradition de Julian Assange. La Côte d’Ivoire, peut-être. Un point sur les morts en Nouvelle-Zélande. L’info nationale ensuite : deux disparitions, Villepin, MAM… Au final, sur le conducteur : 4′ 27″ de trop. Avec un journal passé de vingt-six à vingt et une minutes, dont cinq d’infos régionales, le monde est à l’étroit.
17 h 20. Loison s’installe à la droite du rédacteur en chef Jean-Jacques Basier. Ils ont pris la tête d’un Soir 3 connecté sur le monde, sur l’Europe, avec le désir de ne pas être un best-of de la journée, de faire des coups. « Les révolutions, c’est bien pour un début, mais en même temps tout le monde fait de l’international ! », rigole Basier.
L’international, Loison, c’est son domaine : dix ans à LCI, cinq à I-Télé, presque un an à Faut pas rêver. Dix jours par mois loin des gamins. Et de l’excitation de l’actu.
Patricia Loison a été choisie parmi une dizaine de postulants. La présentation de Soir 3 est, avec la météo de Canal+, un peu the place to be : un tremplin pour nouvelle star du PAF. Plusieurs en sont sorties. Chacune son style : glamour pour Marie Drucker, pugnace pour Audrey Pulvar, Actors Studio pour Carole Gaessler.
Ce côté ascenseur social, Patricia Loison dit s’en fiche : « Starisation ? Je n’ai pas raisonné comme ça, j’adore ce taf, c’est tout. » Son petit truc en plus ? Peut-être de réussir à parler international avec une fraîcheur qui crée un sentiment de proximité. Car là réside selon elle tout l’enjeu : faire comprendre que le monde est à la porte à côté.
18 heures, Patricia Loison commence à rédiger ses éléments de lancement.
A 20 heures, elle s’entraîne à dire son texte, le reprend à zéro. A 21 h 20, elle doit être prête. « Au début, c’est très dur, on ne voit pas le temps passer, on est dans une fusée à étages, c’est Star Trek puis on s’habitue. » La journée d’une présentatrice commence tôt : Patricia « infuse » depuis 7 heures du mat. Pas trop le trac avant le direct ?
« Non, je me sens plus comme une nageuse, je plonge, fais mes vingt-cinq longueurs à fond et c’est fini. »
Plus Laure Manaudou que Sophie Marceau.
Anne Laffeter
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