Ca se passe comme ça chez les de Caunes. Le père nous ouvre la porte. Et la fille arrive en retard. Classique. Mais quand on s’assied pour jouer au jeu des 7 familles parce que ces deux-là ont tourné ensemble un court métrage pour La Collection – Jeu des 7 familles de Canal+ (aux côtés […]
Ca se passe comme ça chez les de Caunes. Le père nous ouvre la porte. Et la fille arrive en retard. Classique. Mais quand on s’assied pour jouer au jeu des 7 familles parce que ces deux-là ont tourné ensemble un court métrage pour La Collection – Jeu des 7 familles de Canal+ (aux côtés des Elmaleh, Astier et autres familles ciné), on ne sait plus très bien qui est qui. Quand on a lu les règles, Emma a dit : “T’as compris ou tu veux que je te réexplique ?” Pas comme une ado rebelle, plutôt comme une maman.
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Sur le bureau du père, il y a des tablettes de chocolat, des paquets de bonbons éventrés et un truc bizarre sur lequel on peut lire “ghazel al banah”. “C’est une barbe à papa libanaise, elle est là depuis trois mois, personne n’a jamais osé l’ouvrir, mais vous pouvez”, propose, malicieux comme un gosse, Antoine. Non, merci ça ira. Ces carburants trônent là parce que, depuis novembre dernier (et ce, jusqu’à une demi-heure avant le direct), il bosse dans ce bureau avec sa bande sur la soirée de remise des César qu’il présentera le 22 février.
Pas sûr qu’il teste ses vannes sur Emma avant. Bien plus chaleureuse que l’assemblée du Châtelet, bien trop bon public. “Je ne suis pas très objective, ça me fait assez rigoler. Et puis quand je lui dis ‘non tu vas pas faire ça, c’est trop osé’, je crois que ça l’encourage.” Et ça les fait marrer tous les deux. Comme quand ils ont vu, dans le scénario de L’Homme à la tête de kraft – le titre du court métrage réalisé par Thierry Dupety et Sandra Joubeaud –, que leurs voix étaient inversées. Quand Antoine parle, c’est avec la voix d’Emma. Et réciproquement. On les voit rarement réunis à l’écran mais quand c’est le cas, ils ne le font pas à moitié. Récemment, ils se sont glissés dans un ensemble collants-tutu-talons (Antoine aussi) pour une pub Krys réalisée par Patrice Leconte. Aller par paire – comme les lunettes – serait-il en train de devenir une habitude chez les de Caunes ?
“C’est une envie qu’on a depuis longtemps. Emma avait d’ailleurs écrit un film pour nous deux, il y a quelque temps.”
Papa Was a Rolling Stone, ça s’appelait. Et puis ça ne s’est pas fait. Explications de “Pouchnette” (c’est comme ça qu’il l’appelle) :“C’était dangereux parce que ca mélangeait vraiment la réalité et la fiction et ça devenait compliqué sur des choses qui touchaient un peu trop à l’intime.” L’espace d’une seconde, on a cru voir des yeux embués mais ça devait être la lumière. “Et puis, re-grand sourire de la fille-femme, j’ai d’autres idées.” D’autant qu’ils n’ont pas besoin de tourner ensemble pour avoir des souvenirs. Le jour de la toute dernière émission de Nulle part ailleurs, elle a eu son bac et est venue le lui apprendre en direct. “Oui, quand elle était au lycée, son père incarnait des personnages radicaux”, se marre cet ex-Didier l’Embrouille.
Récemment, ils se sont relayés sur un tournage pour la série de Jean-Pierre Mocky sur Hitchcock. Et puis, au cinéma, ils fonctionnent pareil. En passant d’un univers à l’autre. “On a tendance à brouiller les pistes dans cette famille, à toujours privilégier l’idée de plaisir.” Par plaisir, la comédienne Emma fait La Musicale de Canal+ et Antoine, le présentateur “qui fait le con à la télé”, réalise un film sérieux sur Yann Piat. Elle voudrait le voir plus souvent devant la caméra. “J’aimerais bien le voir jouer un vrai salaud, un vrai enculé. C’est intéressant le contre-emploi, mais c’est pas juste pour le contre-emploi, c’est parce que je sais qu’il peut le faire très bien.” Tout comme elle a su sortir des rôles de jeune fille à ses débuts. Dans La Dune, premier film de Yossi Aviram, tourné en 2012, elle joue “un des premiers rôles où je suis une femme de mon âge”. Il faut dire que tous deux ont l’air d’avoir quinze ans de moins. Chacun. Et au moment où on se faisait la réflexion, on s’est levé pour partir. Lui a mis son Eastpak, elle sa gavroche. Ils étaient habillés exactement pareil. Jean et blouson de cuir marron. Dans la famille de Caunes, je demande le père et la fille. Ou le frère et la soeur. Bref, j’ai perdu.
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