L’enquête sur l’incendie d’une voiture de police, en marge de la manifestation de policiers protestant “contre la haine anti-flics” du 18 mai dernier, a fait d’importants progrès. Les images avaient choqué l’opinion : on y voyait quelques manifestants cagoulés s’en prendre à deux fonctionnaires à bord de leur voiture, quai de Valmy, dans le Xe […]
L’enquête sur l’incendie d’une voiture de police, en marge de la manifestation de policiers protestant “contre la haine anti-flics” du 18 mai dernier, a fait d’importants progrès. Les images avaient choqué l’opinion : on y voyait quelques manifestants cagoulés s’en prendre à deux fonctionnaires à bord de leur voiture, quai de Valmy, dans le Xe arrondissement de Paris.
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Trois des militants antifascistes initialement arrêtés ont été libérés
Alors que dans un premier temps, quatre personnes (des militants antifascistes) avaient été interpellées sur la foi d’un policier témoin « anonyme », trois d’entre elles avaient été rapidement libérées, et rien n’atteste leur participation aux violences commises. Le juge des libertés a demandé que la quatrième personne soit également libérée le 2 décembre : le parquet a fait appel. Cet appel doit être examiné ce 8 décembre.
Mais trois autres personnes ont été interpellées, après le travail des enquêteurs – notamment sur le matériel vidéo disponible. Nicolas F., un homme de 39 ans, a été arrêté le 8 juin, et a reconnu avoir asséné les coups au policier qui conduisait la voiture, surnommé « kung-fu » en raison de la façon dont il a répliqué à son assaillant.
« La seule chose que je souhaite, c’est pouvoir m’excuser auprès du policier »
« Je ne suis pas capable d’expliquer rationnellement ce qu’il s’est passé, ce que j’ai fait. (…) Je pète vraiment un plomb », a-t-il confié à la juge d’instruction lors de son audition. Il a reconstitué la scène, en expliquant vouloir s’excuser auprès du policier, et qu’il n’avait pas conscience de la gravité de son geste :
« Il sort et il se met face à moi. Je sais qu’il est armé et qu’il peut me tuer. J’ai peur. Je lui assène des coups de tige en alu (…) Je n’ai pas frappé pour lui faire mal (…) Je n’avais pas conscience de la gravité de ce que j’étais en train de faire (…) C’est inqualifiable et injustifiable. J’ai honte de moi (…) La seule chose que je souhaite, pour moi c’est important, c’est de pouvoir m’excuser auprès du policier. (…) Je n’ai jamais voulu la mort de quelqu’un et encore moins d’un policier. »
Le mot « honte » revient aussi dans la bouche de Kara, une Américaine de 27 ans arrêtée le 26 mai, qui a reconnu avoir jeté un plot métallique sur le pare-brise avant de la voiture :
« Je suis vraiment désolée, j’ai été stupide, répète-t-elle à la juge. Tout était dingue. J’étais excitée, en colère (…). Je suis vraiment désolée et j’ai honte (…). Je n’avais pas l’intention de blesser quiconque. »
Le témoin « anonyme » était un policier…
La police recherche en revanche toujours la personne qui a glissé une fusée de détresse dans la voiture, à l’origine de l’incendie. Aucun des deux derniers interpellés ne connaît les quatre premières personnes arrêtées. Elles sont toujours poursuivies pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique », « violences en bande organisée », « participation à un attroupement armé » et « destruction de biens en bande organisée ». Un témoin “anonyme” les avait désignées dans les premières heures après l’événement. Il s’est rapidement révélé être un policier.
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