Un digne élève de Mario, de l’action au bureau et du puzzle game au musée : c’est notre sélection vidéoludique de la semaine.
Jack ’n’ Hat s’inspire des aventures du plombier Nintendo pour en livrer son entraînante interprétation alors que The Company Man déplace le jeu de plateforme en entreprise. Quant à Please, Touch The Artwork, il fait rimer réflexion et contemplation.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Jack ’n’ Hat
Certains crieront au plagiat en découvrant tout ce que Jack ’n’ Hat emprunte à Super Mario, depuis son style graphique à la nature de ses défis, en passant par la casquette à lancer de son héros bondissant qui rappelle les chapeaux de Super Mario Odyssey. Sauf que ce n’est pas exactement de cela qu’il s’agit dans ce sémillant platformer 2D. Ce dernier se saisit plutôt de la “partition” Mario comme d’un standard du jeu vidéo, pour en donner sa propre interprétation au sens musical du terme. C’est une affaire de reprises et de variations, d’étirement ou de compression, de développement de motifs ou de fusion avec des idées ou des formes venues d’ailleurs. Le résultat est un pur régal, à la fois un Mario et autre chose, un épatant endroit pour y passer du temps. Sa chouette bande son chiptune est la cerise sur le gâteau.
Sur Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S, Cross Game Studio/2Awesome Studio, environ 8 €.
The Company Man
Pourquoi toujours plonger les personnages de jeu vidéo dans les mêmes univers ? Du cartoon, de la fantasy, des aventures exotiques… Avec The Company Man, le studio malaisien Forust choisit enfin un monde vraiment effrayant : celui de l’entreprise et de la vie de bureau, avec ses petits chefs hargneux, ses stagiaires désemparés et sa machine à café pour reprendre des forces avant de filer vers le service marketing au péril de sa vie.
Le jeu, qui mêle plateforme et action musclée, y gagne un ton satirique en plus d’une dimension joyeusement cathartique. Et si The Company Man, qui vient d’être adapté sur la Switch, obligera les moins habiles d’entre nous à multiplier les tentatives pour vaincre certains ennemis encravatés, on considérera que cette répétition des tâches est en phase avec son sujet. Un point pour la cohérence de l’œuvre, en plus de tout le reste.
Sur Switch, Forust, environ 20 €. Également disponible sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S et Windows.
Please, Touch The Artwork
La promesse est un peu trompeuse : bien qu’un musée lui serve de décor et qu’il se joue avec les doigts, Please, Touch The Artwork ne permet pas vraiment de manipuler des œuvres d’art. Le jeu du Belge Thomas Waterzooi propose en revanche un trio de puzzle games alternativement stimulants et relaxants, dont l’esthétique se nourrit du travail de Kandinsky, quelque part entre Prisme 7 (pour la mise en avant des aspects ludiques de l’art) et Thomas Was Alone (quand les formes expriment des sentiments).
Si qualifier de “tableaux” les niveaux d’un jeu avait rarement été aussi pertinent, Please, Touch The Artwork séduit aussi par son ambiance sonore. Il y a de la pluie, des alarmes, la nuit tombe… “C’est inutile”, lit-on au sortir d’un labyrinthe. Et puis : “Tu me manques.” La promesse est un peu trompeuse, mais l’expérience vaut le détour.
Sur iOS, Android, Mac et Windows, Thomas Waterzooi, 10 € environ.
{"type":"Banniere-Basse"}