Richard Trinquier a été placé en garde à vue le dimanche 8 avril au soir alors qu’il menaçait des gens du voyage dans sa propre commune. Le maire de Wissous était alcoolisé et armé d’un sabre japonais au moment des faits.
Alors qu’il était visiblement en pleine expédition punitive, le maire de Wissous dans l’Essonne a été interpellé dans sa propre commune. Et Richard Trinquier n’était pas seul; il était accompagné de son premier adjoint et de deux policiers municipaux.
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« Il a menacé des gens du voyage avec un katana », a déclaré le parquet d’Evry. En plus d’un sabre japonais, le maire était équipé d’un gilet pare-balles et d’une arme de poing. D’après le parquet d’Evry, le test d’alcoolémie effectué après les faits s’est avéré positif. L’élu possède un permis de tir sportif avec ce pistolet, mais pas d’un permis de port d’arme.
« Visiblement, il y avait déjà eu des tensions entre ce maire et la communauté. Il va falloir déterminer s’il avait cette arme à la ceinture », raconte le parquet. Une enquête pour violence avec armes en état d’ivresse a été ouverte, et confiée à la sûreté départementale de l’Essonne.
L’un des membres de cette communauté des gens du voyage a, lui aussi, été placé en garde à vue, et fait également l’objet d’une enquête pour transport d’armes; un fusil a été retrouvé dans sa voiture, selon le parquet. C’est cette fois-ci le commissariat de Massy qui sera en charge de l’enquête.
Des antécédents virulents avec la communauté des gens du voyage
Premier maire à armer sa police municipale en 1995, Richard Trinquier évoque dans un entretien accordé au magazine Le Monde en 2016, une anecdote un peu singulière; il raconte avoir « mis à terre » quatre Roms « parce qu’ils n’avaient pas respecté « le deal » »: l’élu n’avait pas supporté que le nombre de Roms présents dans sa commune soit multiplié par vingt, passant de quarante personnes à 800 personnes.
En 2016, soit la même année, un documentaire diffusé sur France 4 dans l’émission « L’Autre JT » avait montré les propos racistes que tenait Richard Trinquier – membre du parti LR à l’époque – sur les réseaux sociaux.
Soutien de Nicolas Dupont-Aignan, puis de Marine Lepen
Soutien de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) lors de la dernière élection présidentielle, le maire de Wissous avait appelé à voter pour Marine Le Pen, candidante du Front national (FN) lors du second tour. Le parti des Républicains l’avait exclu en 2017.
Richard Trinquier est le fils du colonel Roger Trinquier, ancien chef de l’OAS (Organisation de l’armée secrète, qui combattait pour le maintien de la présence française en Algérie) dans les années 1980, inscrit sur les listes du FN.
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