Le Rolling Stone italien a choisi de sacrer Silvio Berlusconi « rockstar de l’année ». Polémique en Italie où on ne sait même plus s’il faut rire ou pleurer.
Il a soixante-treize ans, un teint perpétuellement hâlé, quelques kilos en trop et une calvitie bien installée. Pourtant, c’est lui que le Rolling Stone italien a décidé d’élire rockstar de l’année dans son numéro de décembre. Gros coup de pub ou choix réfléchi ? Le nom de Berlusconi aurait été choisi à l’unanimité par la rédaction selon laquelle le président du Conseil mènerait un train de vie digne des plus grandes restas du rock’n’roll. L’année 2009 a en effet été agitée pour Berlusconi qui a dû faire face à un certain nombre de scandales. Divorce médiatisé, relation supposée avec une apprentie mannequin de 18 ans, harem de prostituées, lit géant offert par son pote Vladimir Poutine, la liste est longue. Selon le rédacteur en chef de Rolling Stone, « Rod Stewart, Brian Jones ou Keith Richards à leurs débuts étaient des enfants de cœur comparé » à Berlusconi qui avouait lui-même cet été ne pas être « un saint ».
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[attachment id=298]En couverture, une illustration de Shepard Fairey (auteur du fameux “HOPE” d’Obama) donne à voir un Berlusconi souriant, voire moqueur. Une image qui a choqué en Italie, comme en témoignent les nombreux mails d’insultes reçus par la rédaction. « Loin de nous l’idée de favoriser la gauche ou la droite » insiste pourtant le rédacteur en chef.
Un choix apolitique donc qui, selon Il Manifesto donne à voir une triste image de l’état du pays où la frontière entre célébration et dérision n’est même plus visible.
Ironie du sort, Rolling Stone avait attribué ce titre l’année dernière à Roberto Saviano, auteur de Gomorra qui publiait il y a quelques jours une lettre ouverte à Berlusconi (qui a recueilli près de 300 000 signatures sur le site de La Repubblica). Demandant le retrait de la loi sur la durée des procès au nom de la sauvegarde du droit. Le gouvernement italien tente en effet en ce moment d’obliger les tribunaux à rendre leurs verdicts dans un délai de deux ans de procédure. Une mesure qui permettrait à Berlusconi, qui se déclarait comme « la personne la plus persécutée par la magistrature de tous les temps et de toute l’histoire des hommes dans le monde entier » d’échapper à certains procès.
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