Une Assemblée à gauche et un Sénat sans majorité. Le résultat des élections italiennes rendent le pays difficilement gouvernable.
Les choses se présentaient pourtant plutôt bien. Quelques minutes après la fin du scrutin hier à 15h, les premières estimations donnaient le centre gauche largement en tête des élections. La coalition menée par Pier Luigi Bersani était (selon le sondage à la sortie des urnes de la chaîne de télévision Sky TG-24) présentée comme largement victorieuse devant la coalition de droite de Silvio Berlusconi. Le « scenario idéal » pour certains analyses financiers nouveaux experts politiques de ces temps troublés.
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Sauf qu’au fil de l’après-midi c’est un tout autre scenario qui s’est dessiné à la faveur d’un système électoral complexe et différent d’une chambre à l’autre. Si la coalition centre gauche a bien remporté plus de voix, elle n’obtient la majorité claire de sièges qu’à la Chambre des députés. Au Sénat de la République, c’est la coalition de Silvio Berlusconi qui s’est vu monter en puissance au fil des dépouillements. Un scenario stupéfiant vu de l’étranger auquel on doit ajouter la très forte percée (25% dans chacune des deux chambres) du Mouvement 5 étoiles de l’inquiétant Beppe Grillo, comique millionnaire et populiste prônant la sortie de l’euro et le mépris de la classe politique dans son ensemble.
Berlusconi et Grillo ont pour point commun d’avoir fait campagne contre la politique d’austérité de Mario Monti et la rigueur imposée par les marchés et l’Allemagne. Selon La Stampa, avec ce vote, « l’Italie réelle a exprimé tout son malaise (…) on entend les voix et histoires de ceux qui ne trouvent pas de travail, ne bouclent pas les fins de mois avec leur retraite, pensent ne pas avoir d’avenir et s’enfuient à l’étranger. »
Ainsi aujourd’hui, une seule chose est claire : les italiens semblent avoir voulu défier les marchés et l’Europe qui imposent l’austérité à un pays dans lequel l’ensemble de la classe moyenne est désormais précarisée.
Pour le Corriere della Sera il s’agit là d’un « vote choc« . Un vote choc qui rend le pays difficilement gouvernable. Oscillant pour l’instant entre la possibilité d’un jeu acrobatique des alliances et un hypothétique nouveau vote.
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