Jean-Charles Doria signe un documentaire quelque peu anxiogène, véritable plongée dans la dérive islamiste de détenus.
Si une grande part des islamistes radicaux trouve sur internet l’espace d’une révélation diabolique, la prison reste un lieu de prédilection encore plus fécond ; comme s’il était plus logique de dériver vers l’extrémisme religieux à partir d’un espace coupé de la société.
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Au risque de l’enfoncement des portes ouvertes (logique lorsqu’on filme une prison) et de la réactivation d’un cliché anxiogène, Jean-Charles Doria démontre combien les islamistes radicaux se multiplient sous les verrous. Ayant eu l’autorisation de filmer à Fleury-Mérogis, où sont regroupés un grand nombre d’entre eux, il a pu rencontrer et interroger quelques détenus qui ne jurent que par la soumission à l’Etat islamique.
Une administration pénitentiaire impuissante face au prosélytisme
Livrés à un processus d’embrigadement, ils assument leur dérive, comme d’autres anciens radicalisés confessent ici comment ils ont dû s’extirper de l’influence de ces prophètes de l’ombre qui font la loi en prison. Les images ambigües et distanciées de la cour de promenade accréditent l’idée, invérifiable, que tout s’orchestre à ciel ouvert.
Par-delà cet effet vaguement manipulatoire, Jean-Charles Doria pose en revanche clairement en quoi l’administration pénitentiaire reste impuissante face au prosélytisme, sans moyens, sans présence suffisante d’imams qui pourraient neutraliser leur furie. “On ne peut pas tout maîtriser”, avoue la directrice de la prison. Un constat contre lequel s’élève l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic : “On dira quoi à la sortie si un détenu prend une kalach et fait comme les frères Kouachi ?”
Islamistes en prison – Les prophètes de l’ombre
documentaire de Jean-Charles Doria. Jeudi 3, 23 h 15, France 3
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