Alors que débute sa nouvelle pièce Miam miam, il évoque sa passion pour le théâtre, les sandwichs jambon-beurre, Alain Resnais, Claude Chabrol, le pâté en croûte et l’élection de Miss France.
C’est votre deuxième pièce en deux ans, les planches, c’est votre truc ?
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En réalisation de cinéma, je n’arrive pas à faire ce que je veux, ça prendrait énormément de temps. Le théâtre est donc le meilleur moyen d’expression de mon petit monde. Quand j’additionne ce que j’ai fait, pour le théâtre, le cinéma, la télé et la radio, je me rends compte que c’est au théâtre que je me retrouve le plus, que je suis le moins frustré et le plus heureux.
Ce titre, Miam miam, il vous a été inspiré par votre expérience aux Parisiennes, le restaurant que vous avez ouvert en 2008 ?
Oui, un peu. Dans les restaurants ou les cafés, sur 30 mètres carrés, entre la cuisine, la salle et les toilettes, il se passe des choses considérables, c’est un vrai lieu de lecture de la société, un lieu de confrontation physique. Ça disparaît vachement, on ne va plus dans les cafés aujourd’hui, c’est la faute des Auvergnats, ils ont rogné sur tout et ils ne font plus que des sandwichs dégueulasses, je préfère manger au McDo, où au moins vous avez une petite chance de tomber sur une jolie nana. Les Auvergnats ont tué le truc, je vous le dis, d’ailleurs, le premier lieu de rencontres aujourd’hui, c’est internet… Jean-Pierre Coffe, sors de ce corps (rires)…
Vous n’aimez pas internet…
S’ériger contre un média, je crois que ça n’a pas d’intérêt. C’est seulement que je n’aime pas le rapport humain créé par celui-ci. Pour moi, internet, c’est impersonnel, comme Los Angeles : j’ai l’impression qu’il faut que les gens se rencontrent par hasard, et non par affinités. Le coup de foudre entre le vieux facho et la jeune militante écolo est encore possible, si si ! (rires).
Vous êtes le narrateur du dernier film d’Alain Resnais, Les Herbes folles, et il vous a aussi confié la réalisation des bandes-annonces…
Ah oui, j’ai été très touché : il faut voir la liberté de ce mec à 80 balais. Il m’a dit : “Allez hop Baer, prenez les images, et faites-moi quelque chose qui ne ressemble pas au film, lâchez-vous” ; moi, je suis aux anges, vous imaginez…
Vous êtes donc une personne assez libre ?
Je ne sais pas mais tenez, l’autre jour, j’ai appelé Claude Chabrol pour l’inviter au spectacle, il me dit “C’est qui ?”, je lui dis “C’est Baer”, et là il a un énorme fou rire. Juste avant, j’avais le cafard, je revenais d’une émission à la con sur NRJ avec Nikos Aliagas qui ne comprenait pas ce que je disais, et juste après vous avez Chabrol qui vous fait “oh oh oh” au téléphone, et vous avez l’impression d’être un pâté en croûte qu’il va bouffer, c’est super (rires).
Vous avez chauffé votre spectacle à Nice, et vous avez fait un détour par l’élection de Miss France qui se déroulait là-bas, racontez-nous…
Le secret de Miss France, c’est qu’il y a les miss de l’année, mais aussi celles de l’année dernière, voire pire, donc des personnes qui portent des dentiers. Chez les garçons aussi, vous croisez de tout : de très vieux messieurs moumoutés, avec l’épaule à pellicules et l’haleine au fromage ; et à côté, le petit frère qui est amoureux de sa sœur et qui ne le lui dira jamais. On n’a pas vu la gagnante, mais on en a vu de beaucoup plus belles (rires). Oh non, il faut aller à Miss France, je vous jure.
Miam miam, jusqu’au 10 mars, au Théâtre Marigny à Paris, du mardi au samedi à 21 h
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