On ne les voit pas, on ne les entend pas et ils sont pourtant l’un des piliers d’Internet. Les modérateurs ont la dure tâche de lire les contenus et commentaires postés sur les sites de streaming comme YouTube ou alors ceux des médias d’actualité. Sans eux, les choses seraient certainement bien différentes. Le site The Verge, spécialisé dans l’actualité technologique, consacre un long article à l’histoire de ces personnes qui voient et lisent des contenus souvent innommables pour empêcher aux utilisateurs de tomber dessus par inadvertance.
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Les journalistes Catherine Buni et Soraya Chemaly ont ainsi interviewé plusieurs de ces modérateurs qui doivent tout au long de la journée, cliquer, visionner, lire, admettre ou bloquer, ainsi de suite pendant de longues heures. Le témoignage de Julie Mora-Blanco, arrivée en 2006 au sein de YouTube en tant que modératrice, est particulièrement fort. Elle a ainsi vu, entre deux vidéos plutôt normale, des images si épouvantables qu’encore aujourd’hui, au moment d’en témoigner, elle hésite à entrer dans les détails.
Une modération encore très humaine
L’article revient aussi notamment sur la pression qui pèse sur les épaules de ces personnes. Celles-ci se trouvent dans une situation compliquée et les questions sont nombreuses. Les doutes sont parfois importants mais la masse de contenu à surveiller, monumentale, s’accroît de plus en plus vite. Car la modération reste en très grande partie humaine, les robots et autres intelligences artificielles n’étant pas encore derrière des prises de décision qui demandent parfois du sens critique et un certain recul.
La place que prennent certains réseaux sociaux dans des attaques massives et ciblées à l’encontre de journalistes, personnalités politiques pose la question de la réactivité des modérateurs et de leur application. Plusieurs cas de personnes qui ont vu leurs informations personnelles publiées sur différents sites sont énumérés. Le harcèlement est une problématique qui n’a pas été prise au sérieux de la même façon par Facebook, Twitter ou Reddit. On assiste par exemple dans l’article aux différents changements et prises de conscience qui ont été opérés au sein de Twitter ainsi qu’à l’exaspération du PDG de l’époque, Dick Costollo, qui expliquait que la société était « nulle » pour gérer les abus en ligne.
Ce qui ressort de l’article est que la problématique de la modération des contenus, des commentaires, mais aussi l’établissement de critères de censure, est complexe. Les discussions vont certainement continuer pendant encore de nombreuses années. Et si une prise de conscience semble s’amorcer auprès des grandes sociétés du web, il reste encore un très gros travail à faire pour qu’Internet soit un lieu agréable à vivre pour tous.
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