« La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre sa part.« , disait Michel Rocard. Force est de constater que le mot misère est toujours associé aux migrants, association renforcée par les conditions déplorables dans lesquelles certaines populations vivent dans notre pays. Pourtant, une nouvelle étude vient casser cette image : les groupes migratoires présents en France possèdent un niveau de diplôme plus élevé que la population française.
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Une étude qui brise les clichés sur l’immigration
Mathieu Ichou, démographe et chercheur à l’Institut national d’études démographiques (INED), publie cette semaine une étude intitulée Le niveau d’instruction des immigrés : varié et souvent plus élevé que dans les pays d’origine dans la revue Population et Sociétés. Une étude qui révèle par exemple que 37% de la population roumaine immigrée en France possède un diplôme de l’enseignement supérieur, comme 43% de la population chinoise ou encore 32% de la population polonaise. Et ce alors que la population française ne totalise que 27% de diplômés universitaires, soit autant que la population sénégalaise en France.
Sidi est diplômé en Philosophie dans son pays. Ici il bosse sur des chantiers. Être sans papiers c'est être sans choix #France #migrant https://t.co/Farg4Nrtwl
— Sana Sbouaï (@SanaSbouai) January 10, 2017
Plus de diplômes, et une plus grande discrimination face à l’emploi
Une étude qui, mise en relation avec les chiffres sur l’emploi des populations immigrées en France, met en lumière une certaine discrimination sur le marché de l’emploi. En effet, ces niveaux de diplômes ne permettent pas aux immigrés de trouver plus de travail, seuls 57% des actifs des populations immigrés possèdent un emploi et ces emplois sont majoritairement des emplois non-qualifiés ou peu qualifiés. De plus, les chiffres montrent que les populations immigrées sont plus exposées à la précarité de l’emploi, particulièrement les femmes.
Un parcours #migrant réussi dépend de l'accès à l'#emploi. Il faut s'attaquer à ces prob d'accès. #immigration #Mtl https://t.co/yFenysdkcf
— Frédérick J. Doucet (@FredJDee) December 7, 2016
Mathieu Ichou explique ses chiffres par le niveau de diplôme nécessaire aujourd’hui pour quitter l’Afrique, devenu plus élevé : « Pour quitter l’Afrique, il faut désormais bénéficier d’un certain niveau de capital économique, social et intellectuel.« . Le chercheur déplore que les discours concernant l’immigration aujourd’hui « ne soient pas de l’ordre du rationnel mais de l’idéologique. » et ne prennent pas en compte ces réalités.
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