La porte-parole du gouvernement a justifié ce jeudi 23 mai sur “Europe 1” les multiples convocations de journalistes à la DGSI au cours des derniers mois.
« Les journalistes sont des justiciables comme les autres. » Ce jeudi 23 mai, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, invitée sur Europe 1, a tenté d’expliquer les convocations de journalistes à DGSI (Direction générale de la Sécurité Intérieure) qui sont anormalement fréquentes ces dernières semaines, d’après CheckNews. Pour Sibeth Ndiaye, la justification est simple : « L’Etat c’est l’Etat et il y a des secrets qu’on doit aussi protéger ».
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Ce à quoi la journaliste a rétorqué : « Dès qu’une enquête dérange le gouvernement, on envoie la police ? » Mais il en fallait plus pour déstabiliser la porte-parole du gouvernement qui a rappelé que ces convocations ne remettent « pas en cause notre attention portée au secret des sources ». Vraiment ? Valentine Oberti, journaliste dans l’émission Quotidien, n’est pas d’accord et l’a fait savoir mercredi 22 mai. « Cette enquête diligentée par la section antiterrorisme du parquet a clairement un objectif, les trouver, ces sources. Ce que nous ne permettrons pas », a martelé la journaliste dans l’émission de Yann Barthès sur TMC.
Convocations à la DGSI : il y a 2 mois, @ValentineOberti était convoquée. Elle enquêtait sur les ventes d’armes françaises à l'Arabie Saoudite.
Un journaliste ne dévoile JAMAIS ses sources. C'est un fondement du métier. Et NORMALEMENT c'est garanti par la loi.#Quotidien pic.twitter.com/7nlb6lkYJn
— Quotidien (@Qofficiel) May 22, 2019
Elle explique avoir été convoquée le 15 février dernier pour avoir participé à une enquête sur la vente d’armes françaises à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis. Ces armes auraient pu être utilisées dans la guerre au Yémen, notamment contre des civils. Pour cette même enquête, d’autres journalistes, du média d’investigation Disclose et de Radio France, ont également été convoqués.
Il sera entendu mardi 28 mai, dans les locaux de la #DGSI comme témoin dans l'enquête pour "compromission du secret de la défense nationale". C'est une nouvelle tentative du parquet de Paris de contourner la loi de 1881 sur la liberté de la presse et la protection des sources.
— Disclose (@Disclose_ngo) May 22, 2019
Le 29 mai prochain, ce sera au tour d’Ariane Chemin d’être auditionnée. Cette fois, cela concerne une enquête sur l’affaire Benalla. La grande reporter au Monde a révélé l’identité d’un militaire affecté au Commandement des opérations spéciales qui a déposé plainte. Dans une tribune publiée mercredi soir sur le site du journal, la rédaction du Monde dénonce de « nouvelles tentatives d’intimidation de journalistes qui n’ont fait que leur travail : porter à la connaissance des citoyens des informations d’intérêt public ».
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