Le mois dernier, Facebook lançait une nouvelle fonctionnalité permettant à ses utilisateurs américains de décider de la destinée de leur compte après leur mort. Deux choix s’offrent désormais à eux: opter pour une suppression pure et simple de leur compte, ou bien désigner un “légataire”, qui reprendra les rênes de leur compte à leur mort. […]
Le mois dernier, Facebook lançait une nouvelle fonctionnalité permettant à ses utilisateurs américains de décider de la destinée de leur compte après leur mort. Deux choix s’offrent désormais à eux: opter pour une suppression pure et simple de leur compte, ou bien désigner un « légataire », qui reprendra les rênes de leur compte à leur mort.
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Un journaliste du site Death and Taxes, Joe Veix, a décidé de tester cette nouvelle politique en simulant sa propre mort. Il s’est donc créé un deuxième compte, afin de ne pas affoler son entourage, et un troisième au nom d’un frère fictif, Greebo Veix, qu’il désigne comme légataire.
Après avoir annoncé en statut Facebook un tour en dirigeable, Joe Veix s’est employé à créer de faux articles de journaux rapportant sa propre mort, afin de tromper au mieux le réseau social. Quelques jours plus tard, le journaliste a rempli la demande de « commémoration » via le compte de son faux frère, avec, pour preuve, un lien Bitly renvoyant vers un faux article de journal. Dans le même temps, plusieurs de ses collègues postaient des messages éplorés (à sa demande) sur son faux profil Facebook.
Quelques minutes après qu’un employé de Facebook ait cliqué sur le lien en question (que Joe Veix avait pris soin de pouvoir tracer), son faux frère a reçu deux emails de Facebook confirmant sa mort et le transfert de son compte. « Facebook a cédé le contrôle du profil de mon clone à un compte qui n’avait que quelques jours, qui avait un nom bizarre et en photo de profil une image de Big Bird. » constate-t-il.
Via le compte de Greebo Veix, Joe Veix peut désormais accepter des demandes d’amis, changer les photos de profil et de couverture du compte, et mettre en avant des statuts. « En hommage à moi-même, j’ai changé la photo de profil pour une image de hibou vomissant sur un autre hibou« .
Pour finir, Joe Veix a tenté de se reconnecter à son compte, sans succès. « Vous êtes bloqué à jamais, sans moyen de retrouver votre compte. Les morts ne peuvent pas utiliser Facebook. RIP« .
Moralité : « C’est alarmant de voir comme il est facile de simuler votre propre mort sur Facebook. D’après mon expérience, tout ce que Facebook fait pour confirmer votre mort est de checker votre activité sur votre compte à partir de la date de décès fournie et de lire en diagonale la nécrologie envoyée. Aucune des inexactitudes et des blagues dispersées dans ma nécrologie n’ont alerté Facebook. J’ai tenté de les contacter pour plus d’information concernant leur processus, mais je n’ai pas eu de réponse ».
Au-delà des problèmes que ce manque de rigueur soulève vis-à-vis des utilisateurs du réseau social, Joe Veix souligne qu’il remet également en question le modèle de financement de Facebook:
« Dans la mesure où Facebook vend les données de ses utilisateurs aux publicitaires, tout leur modèle économique serait sérieusement ébranlé si tous les membres se mettaient soudain à tomber comme des mouches, dans une sorte de peste lancée par des trolls. Quelqu’un pourrait utiliser cet exploit pour monter un canular en simulant la mort d’un ami parti, par exemple, camper. Beaucoup plus sinistre: il pourrait être utilisé dans la campagne de harcèlement du Gamergate. »
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