Invité sur France inter ce lundi 17 août, le chef du service de l’unité des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon (Paris), a répondu à un auditeur qui jugeait liberticide le fait d’imposer le port du masque. Et s’est dit “inquiet” et “en colère” face à la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement.
“On n’a pas tiré les leçons de cette première vague.” Gilles Pialoux, chef du service de l’unité des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon (Paris), n’a pas mâché ses mots concernant la gestion de la pandémie de la Covid-19 lors de son passage sur France Inter, ce 17 août au matin.
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Face à un auditeur arguant que le port du masque obligatoire était une “limite à notre liberté”, le médecin a asséné : “Le masque, quand il est décrit comme liberticide, pour nous les soignants et encore plus pour les réanimateurs, il y a quelque chose d’inaudible.” Avant d’ajouter : “La ventilation artificielle pendant 26 jours, c’est très liberticide. La rééducation, après la réanimation longue […] c’est très liberticide.”
Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon à Paris : "On n'a pas tiré les leçons de cette première vague : il faut faire comprendre aux Français que ça ne se fera pas sans eux" #le69inter pic.twitter.com/FWn9zXoYDi
— France Inter (@franceinter) August 17, 2020
L’auteur de Nous n’étions pas prêts — Carnet de bord par temps de coronavirus a rappelé qu’il avait “vécu cette guerre pendant cinq mois en apnée, sept jours sur sept”. Et il a aujourd’hui un avis tranché sur la question du masque : “Je suis pour qu’on mette le masque partout, parce qu’il faut un message simple.”
Un appel à la survigilance
Gilles Pialoux n’a pas hésité à critiquer la gestion de la crise par les autorités françaises et notamment les messages “diffluents” sur le port du masque : “Ça a été infernal ! Un coup il n‘y en avait pas besoin, un coup on annonçait que le président n’en mettrait pas, et il en mettait un le soir à Mulhouse.” Face à “une maladie qui n’a pas encore livré tous ses secrets”, selon lui, “il faut une culture du masque, une culture des mesures barrières, on a raté ce message de clarté dans la première vague. Il faut un message commun, et qu’on arrête de louvoyer !”.
Le chef de service a donc appelé à la “survigilance” en insistant sur son inquiétude : “Il va falloir retrouver de la confiance, et dire : le masque, vous le mettez pour vous, vous le mettez pour les autres.”
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