Alors que dans un sondage les Français jugent sévèrement le débat sur l’identité nationale, Eric Besson reconnaît que ce dernier a été «peu constructif». Mais sans remettre en question son intérêt.
«
Electoraliste» à 53.4%, «
pas constructif» à 61.3%. Les conclusions
du sondage Obea-Intraforces pour 20 minutes et France Info sont sévères pour le grand débat sur l’identité nationale. Sur les 1000 personnes interrogées, seules 38.5% l’ont jugé «
utile», et 61% estime qu’il «
n’a pas permis de définir ce qu’est être Français », objet pourtant central de la consultation du ministère de l’Immigration.
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Invité à réagir dimanche soir sur France Info, Eric Besson a reconnu
les faiblesses du débat qu’il a lancé le 2 novembre dernier. «
Je comprends que certains Français se disent ‘ça n’a pas été constructif’. Objectivement, ce n’est pas faux, ils ont raison.» Mais il en impute la faute à la «
caricature» dont le débat aurait été l’objet, et aux «
phénomènes exogènes qui l’ont impactés», tel le vote suisse contre les minarets, ou le débat sur le port de la burqa.
Au chapitre des regrets, le ministre de l’Immigration affirme n’avoir «pas du tout anticipé la polémique sur les élections régionales». Eric Besson reconnaît également qu’il aurait dû «créer un comité des sages, composé d’intellectuels de gauche et de droite, pour répondre à la polémique». «J’ai pensé que c’était à moi d’assumer le débat (…) J’ai peut-être présumé de mes forces.»
Mea culpa donc, mais uniquement sur des questions de forme. Eric Besson souligne que deux tiers des Français sont pour le maintien de son ministère, et que le sondage exprime «
leur attachement à nos valeurs, nos symboles, notre langue.» Pas de regret donc sur le fond : le débat sur l’identité nationale était «
indispensable». «
Si j’avais à le refaire, je le referai». D’ailleurs, le débat se poursuivra «
après les régionales».
Frédéric Lefebvre a réagi lors de son point presse hebdomadaire aux propos d’Eric Besson. Il a déploré un «boycot, voire un pourrissement du débat par la gauche et une partie des intellectuels de gauche». Pour le porte-parole de l’UMP, ce sondage est «le résultat d’un matraquage que j’ai dénoncé à plusieurs reprises.»
Le colloque du 4 février, où Eric Besson devait présenter une synthèse des différents débats menés dans tout le pays, est lui annulé. Il laissera place à un séminaire gouvernemental présidé par le Premier ministre, à une date encore inconnue.