L’espèce humaine a été lésée sur ses bougies d’anniversaire. Pendant longtemps, nos plus vieux ancêtres connus dataient de 195 000 ans. Rallongé de 100 000 ans, l’arbre généalogique d’Homo sapiens remonterait en fait à 300 000 années, une époque où l’Afrique était verdoyante de toutes parts et où le Sahara n’existait pas encore.
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(2/2) L’ #Afrique était très différente de ce que l’on connaît aujourd’hui ! Beaucoup plus verte et pas de Sahara!#LATAC pic.twitter.com/vWWm4xZMEs
— La Tête au Carré (@LaTacfi) 8 juin 2017
Une découverte bouleversante pour le milieu scientifique et permise entre autres par le paléoanthropologue français Jean-Jacques Hublin, professeur invité au Collège de France. Dans un article publié le jeudi 8 juin dans la prestigieuse revue Nature, l’équipe internationale de scientifiques fait part de ses recherches.
Les chercheurs ont retrouvé au Maroc, sur le site de Jebel Irhoud, entre Marrakech et l’Atlantique, des ossements de cinq personnes différentes et des outils brûlés en pierre taillée. Grâce à une technique appelée la thermoluminescence, les scientifiques ont pu dater ces pointes et donc l’âge des ossements retrouvés. « Quand nous avons reçu les premières dates, nous avons été incroyablement secoués », raconte au Monde Jean-Jacques Hublin.
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— La Tête au Carré (@LaTacfi) 7 juin 2017
Une redécouverte de nos origines
Une découverte exceptionnelle puisqu’elle réécrit les origines de notre espèce. Jusqu’à présent, une majorité de spécialistes localisaient les origines d’Homo sapiens à un territoire restreint en Afrique de l’Est. Mais la découverte de ces fossiles renforce l’hypothèse selon laquelle Homo sapiens aurait évolué de façon dispersée sur tout le continent africain, comme l’explique le professeur Abdelouahed Ben-Ncer :
“L’Afrique du Nord a longtemps été négligée dans les débats entourant les origines de notre espèce. Les découvertes spectaculaires de Jebel Irhoud démontrent en fait les connections étroites entre le Maghreb et le reste du continent africain à l’époque de l’émergence d’Homo sapiens.”
Les plus anciens Homo #sapiens mis au jour au Maroc par une équipe dirigée par le Pr Hublin et le P. Ben-Ncer : https://t.co/DBw1z6XAO6 pic.twitter.com/EKw0j0Xr3B
— Collège de France (@cdf1530) 7 juin 2017
Le cerveau de ces premiers spécimens était très différent du nôtre. En revanche, cette étude montre que nos aïeuls du Paléolithique avaient décidément un air de famille, avec des visages assez similaires à ceux d’aujourd’hui malgré des sourcils prononcés et des faces larges. “C’est la face de quelqu’un que l’on pourrait rencontrer dans le métro”, assure le professeur Hublin.
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