Le candidat favori des sondages pour la primaire PS gauchit son discours pour se poser en premier opposant à Nicolas Sarkozy.
« Une République plus forte, plus digne et plus laïque. » Pour son deuxième meeting de campagne de la primaire socialiste, jeudi soir à Périgueux, François Hollande a cherché notamment à cliver avec la droite sur la laïcité et l’immigration, des thèmes que Nicolas Sarkozy mais aussi le Front national comptent utiliser dans la présidentielle de 2012.
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« La valeur de la République que nous avons obligation de promouvoir, c’est la dignité humaine« , a lancé le député de Corrèze devant 1500 personnes réunies dans une ancienne filature, aux portes de Périgueux, en Dordogne.
« Lorsqu’il se passe une révolution dans un pays et qu’arrivent des réfugiés, le premier devoir d’une nation démocratique, c’est d’accueillir, pendant un temps limité sûrement, ces réfugiés« , a souligné François Hollande, de retour d’un voyage de deux jours en Tunisie.
« Quelle ne fut pas ma blessure d’entendre ces jeunes Tunisiens et même ces responsables me dire : comment pouvons-nous accepter, nous, de recevoir des dizaines de milliers de personnes, 200.000 peut-être, qui fuient la Libye en guerre et de voir, quand 20.000 Tunisiens arrivent sur les côtes européennes, que ça déclenche presque une guerre entre Sarkozy et Berlusconi ? »
« La dignité humaine, cela consiste à appliquer les lois de l’humanité. Pas par je ne sais quel angélisme ou je ne sais quelle bonne conscience, mais par le souci d’avoir des règles et de les faire respecter« , a-t-il ajouté, se démarquant ainsi des socialistes Ségolène Royal et Bertrand Delanoë qui avaient affiché leur fermeté face à l’afflux de réfugiés tunisiens.
François Hollande a voulu aussi tacler Nicolas Sarkozy sur la laïcité : « Pas besoin d’ouvrir de grands débats, d’opposer les Français. Les lois existent et la loi de 1905 doit être la loi de tous (…) nous devons séparer l’espace religieux, qui relève de l’intime, de l’espace public, qui est celui de la République et qui nous unit tous. »
Le nouveau champion des sondages, qui maintient l’allure de sa campagne, avant l’entrée probable en scène de la première secrétaire du PS, Martine Aubry, a réaffirmé que sa priorité dans une campagne présidentielle serait la jeunesse.
« Quand je vois ce qui se passe en Espagne aujourd’hui, cette jeunesse qui descend dans la rue, pour clamer son droit à l’avenir, n’attendons pas que la jeunesse de France nous fasse la leçon. Soyons dignes d’elle ! »
François Hollande veut aussi une loi de programmation pour l’école sur cinq ans, dès le lendemain de l’élection présidentielle, pour revenir sur les suppressions de postes et de classes. Le député de Corrèze a aussi défendu sa formule sur « le président normal » dirigée selon lui contre le seul Nicolas Sarkozy et non pas contre son éventuel concurrent à la primaire, aujourd’hui déchu de son statut de champion.
« Les esprits les plus simples ont compris que le président actuel est anormal. Pour être président, il faut avoir des qualités exceptionnelles, bien sûr, parce que, pour être normal, il faut être exceptionnel. Et, quand on est anormal, on a des défauts exceptionnels ! »
« Nous avons deux adversaires dans l’élection qui vient, Nicolas Sarkozy, candidat de l’échec, et l’extrême droite, qui est l’adversaire principal, a conclu François Hollande, parce qu’elle corrompt les esprits, capte des électeurs dans les milieux populaires, qui devraient être du côté de la République, joue avec les peurs, met la France contre elle-même. »
Contre « la France en petit » du Front national, il a appelé au « dépassement« .
Hélène Fontanaud
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