Le président François Hollande a reconnu hier “les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France”dans une allocution dans la cour de l’Hôtel national des Invalides. Engagés aux côtés de l’armée française entre 1957 et 1962, les tirailleurs algériens […]
Le président François Hollande a reconnu hier « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France »dans une allocution dans la cour de l’Hôtel national des Invalides.
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Engagés aux côtés de l’armée française entre 1957 et 1962, les tirailleurs algériens n’avaient reçu aucune protection des gouvernements français après le cessé-le-feu, le 19 mars 1962.
Benjamin Stora historien et sociologue, spécialiste de l’Histoire du Maghreb a souligné ce matin sur France Culture la portée symbolique de ce discours : « Pour la première fois François Hollande reconnaît la tragédie des harkis, c’est un seuil qui a été franchi qui est très important ».
« C’est une population paysanne qui prend les armes pour défendre son village, sa terre. Certains des membres avaient rejoint les makis de l’ALN, d’autres membres de la même famille avaient combattu du côté de l’Armée française. Pour beaucoup, il s’agissait de stratégie de survie, dans une situation de guerre très dure. Mais il y avait aussi une vieille tradition d’appartenance à l’armée française. Il y avait beaucoup d’algériens qui avaient combattu en Indochine (…) Ils se sont retrouvés du mauvais côté de la barrière au moment du choix final ».
En avril 2012, lorsqu’il était encore chef de l’Etat et candidat à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy avait également prononcé un discours sur les harkis.
Les accords d’Evian ne prévoyaient pas leur protection
Evoquant une « vérité implacable » et « cruelle », Hollande a touché un sujet sensible et peu abordé durant des années. Celui des combattants qui furent privés de la protection de la France au lendemain de la guerre d’Algérie et dont, ajoute-t-il, « l’abandon ne fut jamais pleinement reconnu par la République ».
Suite aux accords d’Evian en 1962, 55 000 à 75 000 harkis ont été abandonnés en Algérie, et victimes de représailles de la part de nationalistes. En France, les harkis et leurs descendants représenteraient entre 500 000 et 800 000 personnes.
Les accords d’Evian, signés le 18 mars 1962, ne prévoyaient aucune disposition particulière quant à la protection ou l’avenir des harkis et des pieds-noirs (les français installés en Algérie jusqu’à l’indépendance).
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